Retrait
Les
éditions Blanche s’opposent au retrait du
livre de Shamir Franck Spengler, directeur de
collection aux éditions Blanche, co-éditeur avec
Balland de l'ouvrage d'Israël Shamir, "L'autre
visage d'Israël", a déclaré lundi qu'il allait
"ressortir" le livre, pourtant retiré de la vente
par Balland."Des passages de la traduction
française de ce livre, lu trop hâtivement,
présentent un caractère antisémite. Aussi, les
éditions Balland ont-elles décidé d'interrompre
immédiatement la commercialisation de l'ouvrage",
avait expliqué la maison d'édition le 22
octobre."Nous ne jugeons pas la décision
unilatérale des éditions Balland mais démentons
totalement que ce livre contienne des propos
antisémites.
En fait, cet ouvrage est une critique sans
concession de la politique sioniste menée par
Israël, de la part d'un citoyen israélien (...),
ancien combattant de la guerre du Kippour", a dit
M. Spengler dans un communiqué, parlant de
"violentes pressions" exercées sur Balland." En
défendant la création pacifique d'un seul état
laïc israélo-palestinien, Israël Shamir s'attire
les foudres des sionistes les plus radicaux. Son
style vif et véhément doit être replacé dans le
contexte de la vie politique israélienne, souvent
secouée par des affrontements verbaux extrêmement
violents. Il est à préciser que les articles
d'Israël Shamir qui constituent l'ouvrage ont déjà
été publiés en Israël où ils n'ont fait l'objet
d'aucune censure", a-t-il ajouté.
Franck Spengler assure qu'il "va tout mettre en
oeuvre pour que cette voix puisse être entendue et
va ressortir l'ouvrage afin que les lecteurs, et
eux seuls, jugent des propos de ce livre". Denis
Bourgeois, patron de Balland "a affirmé ‘tomber
des nues’ lorsque nous lui avons signalé certains
extraits de l'ouvrage" qu'il n'avait "pas lu dans
sa totalité", avait affirmé le 23 octobre
Proche-Orient.info, journal en ligne thématique
sur le Proche-Orient, en s'étonnant de la
publication de ce livre. Source : AFP, 27/10/2003
Le livre d’Israël Shamir retiré de la vente “L’
autre visage d’Israël”, le livre d’Israêl Adam
Shamir publié au début du mois en France, va être
retiré de la vente par ses éditeurs, Balland et
Blanche. Nous publions un dossier sur cette
étrange affaire. Sonnez les Shofars - Grande
victoire pour la cause sioniste ! par Israël Adam
Shamir L’éditeur français de mon livre a décidé de
le retirer de la vente après avoir reçu des
menaces des sionistes. Vous trouverez les détails
circonstanciés sur cette lourde opération d’
intimidation ci-après. Vous avez donc, peut-être,
une dernière chance de pouvoir acheter mon livre
avant qu’il ne soit brûlé en autodafé. Vous pouvez
vous le procurer chez l’éditeur, ou le commander à
Maria Poumier, en France, yapoum@free.fr.
De
Profundis pour la liberté d’expression ! Eh bien,
mon livre ira rejoindre ceux de Voltaire et de
Joyce, de Nabokov et de Céline :
c’est une compagnie bien plus haute que celle à
laquelle mes ennemis peuvent prétendre. Mes
félicitations au lobby sioniste de France, qui a
ainsi prouvé son courage et sa capacité à protéger
les Français contre des idées dérangeantes. Le
Premier ministre de Malaisie avait raison : ils
contrôlent l’Occident, parce que l’Occident n’a ni
le cerveau qui lui permettrait de penser, ni la
colonne vertébrale qui lui permettrait de
résister. Mes profonds regrets à mon excellent
traducteur, Marcel Charbonnier, et à tous ceux qui
ont contribué à la publication de mon livre. Je
suis sûr que ses idées vivront. Car, si le papier
s’enflamme à 451 ° F, l’esprit humain est
invincible.
http://www.proche-orient.info/xjournal_racism_der_heure.php3?id_article=17547
23 octobre 2003 / 18 h 35 -
DOSSIER Après l'article de Johan Weisz sur «
Proche-Orient.info »
[http://www.proche-orient.info/xjournal_racism_ana
lyse.php3?id_article=17455], Balland décide de
suspendre la vente du livre d'Israël Shamir C'est
Denis Bourgeois, le patron de Balland dont il
convient de saluer la célérité et la fermeté
intellectuelle qui, sans hésiter, a pris cette
décision. Le co-éditeur de « l'Autre Visage
d'Israël », Franck Spengler des Éditions Blanche,
a voulu l'en dissuader. En témoigne la lettre
édifiante qu'il lui a adressée et dont il a fait
parvenir copie à Johan Weisz. De son côté, l'AFP a
jugé l'affaire suffisamment sérieuse et grave pour
publier une longue dépêche. Voici toutes les
pièces du dossier.
1°. – LA DÉPÊCHE AFP Un journal en ligne critique
la parution en France d'un essai antisémite PARIS,
23 oct (AFP) - Le journal en ligne thématique sur
le proche-orient, Proche-Orient.info, "s'étonne"
jeudi que le livre "L'autre visage d'Israël",
comportant des passages antisémites à l'origine de
l'arrêt de sa commercialisation par son éditeur,
ait pu être publié "par une grande maison
d'édition française". Cet ouvrage, signé Israël
Shamir, a été publié début octobre par les
éditions Balland, en co-édition avec les éditions
Blanche, plutôt spécialisées dans la littérature
érotique. "Des passages de la traduction française
de ce livre, lu trop hâtivement, présentent un
caractère antisémite. Aussi, Balland a-t-elle
décidé d'interrompre immédiatement la
commercialisation de l'ouvrage", a annoncé
mercredi le patron de cette maison, Denis
Bourgeois, qui fut notamment Pdg de Calmann-Lévy.
Selon l'éditeur, l'auteur de ce livre, traduit de
l'anglais, "citoyen israélien d'origine russe,
s'en prend à la politique actuelle du gouvernement
Sharon et prône la création pacifique d'un état
israélo-palestinien". "C'est nous qui avons sorti
l'affaire et Denis Bourgeois n'a pris sa décision
que par rapport à ce que nous lui avons appris
nous-mêmes", a assuré jeudi à l'AFP un responsable
du journal sur le web. Ce qu'a confirmé à l'AFP M.
Bourgeois, en précisant qu'il "fait rentrer" en ce
moment les exemplaires de l'ouvrage encore en
librairies. "M. Bourgeois a affirmé « tomber des
nues » lorsque nous lui avons signalé certains
extraits de l'ouvrage" qu'il n'avait "pas lu dans
sa totalité", selon Proche-Orient.info. Selon
Proche-Orient.info, "en avril dernier, «
Libération » et « Le Monde » révélaient qu'un
bulletin d'information pro-palestinien avait
diffusé un texte d'Israël Shamir sur le thème du
complot de la juiverie. Un des responsables de ce
bulletin était Marcel Charbonnier, le même qui,
précisément, a traduit « L'autre visage
d'Israël ». A l'époque, ce dernier n'avait pas
voulu admettre que l' »Association France
Palestine Solidarité » ait pu explicitement
condamner « le contenu antisémite » du texte, et
avait démissionné de l'association
pro-palestinienne". "L'autre visage d'Israël »
signale par ailleurs que Maria Poumier a participé
à la traduction du livre. Or, cette dernière n'est
autre que la secrétaire de rédaction de la revue
« A contre nuit » dont l'adresse personnelle est
celle de Roger Garaudy", ajoute le média en ligne.
L'écrivain Roger Garaudy avait été condamné en
1998 pour contestation de crimes contre
l'humanité, diffamation raciale et provocation à
la haine raciale. Selon l'avocat Franck Benhamou,
cité par le journal en ligne, "plusieurs extraits
clairement antisémites de la publication tombent
sous le coup des articles 24 et 32 de la loi du 29
juillet 1881 relative à la liberté de la presse
qui répriment les délits de diffamation raciale et
de provocation à la haine raciale".
2°. – CE QUE NOUS SAVONS SUR FRANCK SPENGLER « Act
Up » signale que Spengler édite « des livres
appelant à la haine des séropositifs, des
homosexuels et des femmes ». Le 21 avril dernier,
dans une tribune publiée dans « l'Humanité », «
Act Up » dénonçait la parution chez cet éditeur
d'un ouvrage d'Éric Rémès qui, toujours selon «
Act up », « lance un appel à la contamination des
militants d' »Act up ». Rappelons également que
Spengler est également l'éditeur d'un certain
Alain Soral, qui qualifie l'État d'Israël de «
champion contemporain du fascisme colonialiste ».
3°. – LA LETTRE DE FRANCK SPENGLER (ÉDITIONS
BLANCHE) ADRESSÉE À DENIS BOURGEOIS ( ÉDITIONS
BALLAND), ET DONT JOHAN WEISZ A RECU COPIE
Monsieur, (adressé à Johan Weisz) Vous trouverez
ci-après ma réponse à Denis Bourgeois suite à
votre mail (et avant votre tract reçu ce jour par
fax).
Bonjour Denis,
1) Proche-Orient Info est un organisme totalement
acquis à la cause sioniste et son rôle et de
contrer toute contestation de ce mouvement. C'est
eux qui, en mars dernier ont déjà lancé une
campagne anti Shamir auprès des médias français
pour dénigrer et salir un homme qui ne pense pas
comme eux.
2) Les différents extraits qu'ils citent sont en
fait un catalogue de ce qu'il serait interdit de
dire sur la communauté juive et/ou sur Israël. Ce
refus de la critique caractérise clairement une
volonté hégémonique de la pensée, ce que dénonce
Shamir. On retrouve ainsi pêle-mêle dans les
interdits : Critique de certains comportements
sociaux (il faudrait alors interdire Marx et Freud
auxquels se réfère souvent Shamir). Critique d'une
alliance pourtant visible avec les États-Unis
Critique de l'importance aux États-Unis du rôle du
lobby juif (d'autres avant Shamir l'ont pourtant
déjà dénoncé). Critique des Protocoles de Sion qui
sont pourtant largement suspectés par des
historiens de toutes origines. Critique de la
politique menée par Israël vis-à-vis des
Palestiniens et comparaison avec l'Apartheid ou le
nazisme (cette vive critique n'est d'ailleurs pas
soutenu par le seul Shamir). Interdit des
citations qui critiquent l'utilisation de la Shoah
(que ne conteste jalmais Shamir) pour justifier
des comportements tout aussi criminels. Les
Allemands, après des attentats fusiillaient des
otages, les sionistes mènent des opérations de
représailles. Il faudra m'expliquer la
fondamentale différence du point de vue des
victimes... Interdit de mots critiques tels :
véhémence, pensée bourgeoise judéo-américaine,
pharisien, idéologie, organisation religieuse,
influence, etc. associés aux déclinaisons de
3juif2. Nous sommes là en pleine guerre
idéologique avec une réaction épidermique à la
critique d'une vision du monde dangereuse et que
l'on a le droit (le devoir ?) de combattre si elle
nous paraît néfaste pour la bonne marche du monde
(c'est mon cas). Très sincérement, et au-delà de
toute notion économique, je ne vois rien là qui
pourrait justifier de retirer le livre de Shamir
de la vente. Ce courrier n'est rien d'autre qu'une
dénonciation idéologique de propos contraire au
intérêt sioniste. L'autocritique ou la critique
émanant d'un membre de la communauté ne leur est
pas supportable. Plus inquiétant, il n'y a aucune
réponse sur le fond. L'auteur de la lettre se
contente de lister un ensemble de réflexions qu'il
serait interdit d'avoir. Cela ressemble fort au
stalinisme des plus beaux jours. Je n'accepte pas
de passer sous les fourches caudines du sionisme
le plus brutal. Quant au cas Poumier, s'il s'avère
vrai, ne paraît pas non plus constituer une raison
suffisante pour prendre une décision aussi grave
que de censurer un ouvrage. Car si Shamir lui a
demandé de travailler ses textes avec lui, cela me
semble un gage car il ne pouvait ignorer (si c'est
vrai) l'implication de Poumier aux côtés de
Garaudy. Enfin, pour terminer ma démonstration je
reviendrai sur le choix d'une citation (p.260)
qui, par son choix même, appuie mon propos et vaut
mieux qu'un long discours : L'introduction de la
fureur, de la haine et de l'esprit de vengeance
dans l'argumentation de l'adversaire est une arme
idéologique puissante dans la tradition juive.
Proche-Orient Info en est la parfaite
illustration.
En conclusion, cher Denis, je ne suis absolument
pas d'accord avec le retrait de la vente par nous
du Shamir. J'y verrais là une reculade indigne de
nous. Car que ce livre dérange, on s'y attendait,
mais qu'il soit combattu sur ses affirmations par
une contestations, un combat d'idées. Mais grand
dieux, jamais au prétexte de ce qu'il ne faudrait
pas dire. En le retirant de la vente nous
apparaîtrions au mieux comme des inconscients au
pire comme des lâches. je ne suis ni l'un ni l'
autre. Amitiés, Franck
4°. – LE RETRAIT DE LA VENTE DU LIVRE Marc Lévy,
au nom de la LICRA, est entré en contact avec
Denis Bourgeois, le directeur des éditions
Balland. Ce dernier lui a affirmé avoir entamé une
procédure de retrait. Marc Lévy lui a demandé de
lui faire parvenir, par retour, un fax de
confirmation de sa décision. Marc Lévy précise que
s'il reçoit effectivement un fax attestant de la
volonté de l'éditeur de retirer le livre de la
vente, la LICRA ne poursuivra ni Balland ni
Blanche.
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