Dans l’art de la filature, il y a un truc absolument diabolique, familier aux
lecteurs de John Le Carre : la cible est suivie par un pandore maladroit ; elle
découvre qu’il est en train d’être pris en filature, elle réussit à se
débarrasser de son filateur, et elle poursuit son chemin, se sentant rassurée et
comme passant inaperçue. Mais, à son insu, d’autres détectives lui collent au
train comme de la glu, et la suivent, jusqu’à sa perdition. En jargon
professionnel, on appelle ça : « filature double ».
Wiki, ou le chaos contrôlé
par
Israel Shamir
15 mai
2008
traduit
de l’anglais par
Marcel Charbonnier
Apparemment, certains
d’entre nous ont été trompés par une ruse similaire, dans l’affaire curieuse
d’un complot sioniste visant à infiltrer Wikipedia. Cette puissante encyclopédie
on-line est, pour la galerie, libre et ouverte : quiconque peut en devenir
éditeur, ajouter ou éditer tout article de son goût. Les éditeurs restent
anonymes ; leur véritable identité est cachée derrière un sobriquet. Cette règle
présente un sérieux inconvénient : en utilisant cet anonymat, un groupe très
déterminé peut pénétrer dans le système subrepticement, déformer la réalité et
offrir une image déformée du monde aux yeux de milliards de lecteurs potentiels.
Apparemment, c’est ce script qui a été, il y a peu, mis en scène.
Ah bon :
un complot ? Ouaip ! Mais, un complot, comment ?…
(juif ?) Tu l’as dit, bouffi !
L’échange de méls qui a
révélé le pot-aux-roses a été intercepté et publié [published],
révélant un complot sioniste extrémiste visant à faire ployer « Wiki ». Un site
pro-palestinien, de gauche modérée (d’aucuns diraient « domptée »), basé aux
Etats-Unis – [
EI ] – a révélé
que l’organisation sioniste extrémiste Camera faisait appel à des « volontaires
susceptibles de jouer le rôle d’ « éditeurs » sur Wiki », afin de s’assurer «
que les articles relatifs à Israël, sur Wikipedia, soient conformes à son agenda
sioniste de droite. Le secret aurait dû être maintenu au sujet de cet effort,
vis-à-vis tant des médias que du public. La cautèle et la déformation étaient
présentées comme des clés de succès. Un responsable de Camera avait donné aux
volontaires la consigne de s’inscrire en tant qu’éditeurs putatifs auprès de
Wikipedia, puis d’éviter d’éditer des articles relatifs à Israël pendant un
certain temps, afin d’ « éviter de donner l’impression qu’ils seraient obsédés
par un seul et même sujet »…
Cette campagne
soigneusement orchestrée devait apparaître comme l’œuvre d’individus sans
affiliation, et c’est la raison pour laquelle les éditeurs devaient éviter de
choisir un nom d’utilisateur qui eût pu les signaler comme pro-israéliens, ou
qui aurait pu conduire à la découverte de leur nom véritable. Les méls
enseignaient aux apprentis sionistes la meilleure façon d’agir dans l’intérêt
d’Israël, tout en utilisant un langage neutre. L’accent était mis sur la
dimension de long terme de l’opération : « C’est un marathon ; ça n’est pas un
sprint… », avait asséné un instructeur sioniste surnommé « Zeq » à ses apprentis,
dans le cadre de cet échange de méls.
L’article d’EI sur
cette révélation était particulièrement flagorneur vis-à-vis de Wikipedia : il
présentait Wiki comme une source d’information objective, ferraillant sans
relâche contre des infiltrés sionistes. Et sa flagornerie alla même jusqu’à la
publicité gratuite : « L’ouverture d’esprit et la bonne foi font partie des
principes fondamentaux de Wikipedia. Quiconque, dans le monde entier, peut
écrire ou publier des articles, mais Wikipedia a des lignes directrices et des
procédures strictes, pour une reddition de comptes visant à garantir un contrôle
de qualité et à empêcher tout vandalisme, tout plagiat ou toute distorsion.
C’est précisément grâce à ces garde-fous que les articles portant sur des
éléments clés du conflit palestino-israélien sont généralement restés bien
référencés, utiles et objectifs. » Wâouw !
Mais ça n’était pas
tout ; la cour n’était pas encore pleine. Le lendemain, soit le 22 avril 2008,
EI actualisait cet article en y ajoutant cette affirmation, à la fois triomphale
et sédative : « Un plan ourdi par le groupe de pression pro-israélien Camera
visant à détourner Wikipedia dans un sens pro-israélien semble avoir échoué,
après que nous l’ayons dénoncé. » Zeq était viré, mais quoi qu’il en soit, ce
sont au moins une douzaine de taupes de Camera qui étaient actives au moment où
EI avait découvert le pot-aux-roses. En résumé : tout va très bien, Wiki
fonctionne à merveille, et l’épouvantail sioniste est parti, grâce au preux sans
peur et sans reproche de l’association EI. Et puis, de toutes les façons, il ne
s’agissait que d’une opération minable des ennemis de la liberté, et voilà :
c’est terminé. Là, là… ; ’a pus, bobo… »
Euh, excusez-moi :
c’est quoi, là ?
C’est un article, ou un
encart publicitaire payant pour Wikipedia ? EI n’aurait-il pas reçu, par hasard,
l’après-midi du 21 avril, une offre qu’il n’était pas en mesure de refuser, de
la part du propriétaire de Wiki ? Il n’y a qu’un sioniste, pour imaginer que les
« articles de Wiki sur des éléments clés du conflit palestino-israélien sont
généralement restés bien référencés, utiles et objectifs » ! Au contraire, ces
articles sont tendancieux à l’extrême : lisez, par exemple, un article
excessivement hostile, sur le Hamas, en introduction à son « Débat »,
c’est-à-dire à des remises en causes d’éditeurs, à des suppressions et à des
corrections. Cet article définit le Hamas comme « … connu surtout pour ses
multiples attentats à la bombe et à d’autres attaques visant des civils [connu :
par qui ? Par moi, ce parti est surtout connu pour être le parti au pouvoir en
Palestine, et accessoirement, comme une organisation d’assistance mutuelle des
gens de la base – Israël Shamir]… La charte du Hamas en appelle à la destruction
de l’Etat d’Israël [alors que tous les principaux partis politiques israéliens
ont participé, très concrètement, à la destruction de
la Palestine
– Israël Shamir]… ; cette organisation est décrite par beaucoup
d’intervenants comme antisémite. » Vous appelez ça de l’objectivité ? Plus loin,
l’article dit, entre autres : le Hamas est considéré par les Etats-Unis comme
une organisation terroriste. C’est vrai, mais ce n’est pas toute
la vérité. J
’ai ajouté, personnellement : « Toutefois,
la Russie
a refusé de considérer le Hamas comme une organisation terroriste
».
Mon ajout a été
immédiatement effacé par quelque officier sioniste en faction permanente. Pour
Wiki, le Hamas est terroriste. Point barre.
Pour considérer que le
plan du Lobby visant à détourner Wikipedia dans un sens pro-israélien aurait
échoué, il faut être cinglé, ou bien alors, ne jamais avoir utilisé Wikipedia.
Le détective maladroit a été semé, car Camera n’est qu’une bande d’amateurs, des
nationalistes juifs ultra, même s’ils ne sont pas dénués d’un certain pouvoir de
nuisance. Ils ne représentent pas le consensus juif ; mais ils jouent bel et
bien un rôle utile : ils servent à faire apparaître modéré ledit consensus. Le
fait d’avoir Camera à ses trousses ne prouve absolument rien : c’est comme si
vous étiez pris pour cible par le Ku-Klux-Klan. Ils harcèlent un peu n’importe
qui, y compris des sionistes modérés et des collègues philosémites, certes, mais
que Camera considère trop tièdes, comme
Johann Hari, un
philosémite professionnel anglais, qui s’est vanté, récemment, en ces termes : «
J’ai travaillé clandestinement, tant à la mosquée de Finsbury Park que dans des
groupes de négationnistes de l’holocauste néonazis, afin de dénoncer la haine
antijuive dans ces milieux-là ; je suis allé chez Islam Channel [une chaîne
télévisée islamique, ndt] pour y défier l’antisémitisme des islamistes, j’ai
reçu une volée de menaces de mort me qualifiant d’ « ami des juifs » ». Par la
suite, il se tint davantage à carreau, écrivant notamment au sujet d’un égout
israélien qui déverse toutes ses saloperies dans la bande de Gaza. Et, quelque
temps après, il geignait : « Camera a dit que je suis un extrémiste antijuif –
un émule de Joseph Goebbels. »
Mais même quand les
amateurs ont été disqualifiés et éliminés, les professionnels demeurent. Wiki
est tout aussi biaisée en faveur des juifs que peut l’être Jewish Chronicle.
L’image du monde qu’elle propose est mise en forme et présentée dans une
conformité absolue avec la vision juive du monde, grâce à un groupe
d’éditorialistes et d’arbitres zélés, qui veillent, en permanence.
La liberté de procéder
à des ajouts et de publier n’est rien d’autre qu’un appât destiné à attirer des
millions de contributeurs travaillant gratis. Si Wiki était réellement gratuite,
et à la condition que les « gens ordinaires » y représentent une grande majorité,
nous pourrions nous attendre à y trouver une vision démocratique du monde, et
non cette vision, pervertie par une minorité tendancieuse.
Mais ce n’est pas ainsi,
que fonctionne
la Wikipedia
réellement existante. Le chaos apparent de Wiki est strictement
contrôlé par une hiérarchie d’Agents Smith garantissant la matrice de Wiki. Ils
effacent les références aux tours pendables de juifs, mais ils montent en
épingle la moindre bonne action, pour peu qu’elle soit attribuable à un juif.
Israël/Palestine n’est qu’un domaine, parmi bien d’autres, de son programme, de
fait, universel. Par exemple, ils essaient de bloquer et d’éliminer toutes les
tentatives de mentionner l’origine juive du fondateur du mouvement sataniste, un
certain La Vey
(originellement : Lévy), bien que ce soit l’élément déterminant de
sa haine contre le christianisme. Ils insistent sur l’infériorité de Poincaré
par rapport à Einstein, sur celle de Jung par rapport à Freud, ou encore sur
celle de Proudhon, par rapport à Marx. Tout acte contre des juifs est rapporté ;
tout acte des juifs à l’encontre de goyim est caviardé de cette mémoire
organisée de notre génération. Ces éditeurs s’en tirent très bien tout seuls,
merci, sans qu’il soit besoin de faire appel à quelque intrus amateur que ce
soit.
Zeq a été exclu en
raison de ses indiscrétions, mais l’homme au sujet duquel il a écrit de manière
si dithyrambique, qu’il a présenté comme modèle à ses apprentis (« travaillez
avec lui, et prenez-en de la graine »), un éditeur Wikipedia idéal, efficace et
sioniste, un certain Jayig, y est toujours, chez Wikipedia. Jayig n’est pas
simplement votre éditeur habituel ; c’est un arbitre, qui s’étire du col et veut
faire se passer pour un juge, chez Wiki, et sur le contenu de Wiki. Il avait été
nommé à cette fonction par le propriétaire du site en personne. C’est un Agent
Smith de la matrice Wiki.
On
peut voir sa trace dans de très nombreux articles : intelligent et
sans scrupules, il est passé maître ès subterfuges et tromperies en tous genres.
Un autre Agent Smith,
mais un Agent Smith supérieur, est John Foster (Chip) Berlet, le fléau du web.
Il intervient sous plusieurs pseudos [acting
under many names]. C’est un collaborateur
de l’Anti-Defamation League [ADL], la police juive de
la pensée. Bien
qu’il ait nié longtemps entretenir de quelconques relations avec
celle-ci, il a confié au ministère israélien des Affaires étrangères qu’il «
avait eu une relation professionnelle cordiale avec l’ADL » et qu’il « faisait
des recherches en coopération avec elle ». Le quotidien juif de New York «
Forward » a rapporté que Berlet faisait passer de l’information obtenue par un
informateur anticommuniste du FBI directement à l’Anti-Defamation League.
Ace Hayes a écrit
: « John Foster « Chip » Berlet a été impliqué au cours des vingt années
écoulées dans la quasi-totalité des attaques contre tous les détracteurs
indépendants de l’Etat Impérial que puisse connaître le lecteur honnête homme. »
Son activité est financée par la
Ford Foundation.
Michael Collins Piper, dans la somme monumentale qu’il a consacrée à
l’assassinat de Kennedy, Final Judgment, affirme que Chip Berlet est un agent de
la CIA.
Naturellement
, sa propre bio, dans Wiki, est sous embargo. Le comité d’arbitrage
(composé de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir, à Wiki) « reconnaît qu’à ses
yeux, Berlet est un héros » ; c’est quelqu’un d’extrêmement bien placé, en son
sein, qui me l’a personnellement confié.
Ces hommes sont
discrets, ils ne sont pas du genre à se répandre en bavardages sur leur dévotion
à la cause juive ; cette dévotion, ils la dissimulent sous un voile pudique
d’expressions et de sigles hautement bureaucratiques. Leur caste partisane
comporte certains pseudo-antisionistes juifs, comme un mystérieux Roland R. Il
s’agit, en réalité, d’un apparatchik d’un syndicat trotskiste britannique,
Roland Rance, qui n’a pas d’objection à collaborer avec l’agent anticommuniste
convaincu de la CIA
et de l’ADL Berlet, ni d’ailleurs avec le sioniste zélé Jayig.
Voilà qui fera un sort à son antisionisme allégué et à son soi-disant «
socialisme » ! Si, à l’instar de milliers d’autres Agents Smith en devenir de
moindre pointure, il n’a pas besoin d’être surveillé par l’objectif en forme
d’étoile (de David) des archis-sionistes de Camera, c’est tout simplement qu’ils
en font déjà partie !
La « révélation » d’EI
n’est rien d’autre qu’un subterfuge, un « tête-à-queue » effectué afin
d’augmenter notre confiance en Wiki. Une entourloupe similaire a eu lieu, l’an
dernier, quand Wiki a annoncé [announced]
qu’il avait trouvé des posts « made in CIA » sur un certain nombre de pages. Une
lecture attentive de cette « révélation » s’était avérée encore plus troublante
que celle concernant EI. Le pire post de
la CIA
à avoir été décelé, dans la page consacrée au président iranien
Ahmadinejad, était l’ajout de l’exclamation « Wahhhh », alors que « d’autres
modifications, qui ont été signalées, sont plus bénignes ; il s’agit notamment
de retouches apportées au profil de l’ancien chef de
la CIA
Porter
Gross
ainsi qu’à ceux de célébrités telle Oprah Winfrey » [une Noire,
présentatrice-vedette d’une grande chaîne de télévision américaine, ndt]. C’est
totalement ridicule : les services secrets sacrifient annuellement des milliards
de dollars à leur frénésie de domination du Web. Un rapport [
report ] récent
évoque la somme de 30 milliards de dollars, allouée par le Pentagone à un «
Manhattan Project électronique », afin de combattre le Web. Et ils voudraient
que nous gobions que tout ce que ces milliards de dollars ont produit, ce serait
l’exclamation « Wahhhh » ?!? Hélas, il ne s’agit, là encore, que d’une énième
diversion des habituels suspects.
II
Les posts de Wiki
consacrés à Palestine/Israël sont loin d’être « bien référencés, utiles et
objectifs », comme le clament les dupes d’EI. Oups : à la réflexion, sont-ce
bien des dupes, ou sont-ce, plutôt, des collaborateurs sachant ce qu’ils font ?
Le grand chef, chez EI, c’est Electronic Ali, ainsi qu’on surnomme Ali Abunima,
le type qui a lancé la chasse aux sorcières contre « l’antisémite Shamir ». Il
est la façade arabe de diverses organisations exclusivement juives qui se
targuent de défendre la Palestine
, mais qui défendent, en réalité, la cause juive et luttent contre
l’antisémitisme. Ces organismes juifs aiment avoir un shabbesgoy complaisant (c’est
ainsi que Rosa Luxemburg appelait ce genre de personnages) comme bouchon de
radiateur, et notre Ali remplit parfaitement cet office. A ses yeux, même le
présent article consacré à Wiki doit présenter certaines références à de «
méchants antisémites ».
Dans son attaque contre
votre serviteur, Electronic Ali s’est associé à l’exécrable Hussein Ibish. Mais,
depuis lors, nos deux larrons se sont séparés [1]. Un autre épigone éminent d’EI
est (ou plus exactement, était) Nigel Parry, un chasseur d’antisémites
britannique, qui était aussi leur webmaster et probablement leur officier
juridique. Nigel Perry est un gardien du Politiquement Correct, et il est
Huissier Général du discours autorisé sur
la Palestine
; il veille à ce qu’il ne sorte pas des clous, entre le Likoud dur
et la molle « Paix Maintenant ». Il mentionne fièrement de nombreuses années
d’engagement pour la cause palestinienne. Eh bien, permettez-moi de vous dire
que c’est à des types dans son genre que la cause palestinienne doit le fait
d’avoir la gueule défaite qu’elle a aujourd’hui…
Oui ; nous pourrions
déjà avoir un Seul Etat, un unique Etat unifié, en Israël/Palestine, sans ces
types-là. Rétrospectivement, c’était une évolution possible, en 2001, un peu
avant les attentats du 11 septembre, quand mon appel à Un seul Etat avait été
salué par de nombreux Israéliens et Américains, et soutenu par de grands
quotidiens américains. C’est alors que ces petits merdeux ont lancé leur
campagne pour me dénigrer, et cela a fait fuir les sympathisants comme des
moineaux effrayés par un épouvantail. « Shamir est discrédité, il est
marginalisé », avaient-ils écrit, avec une satisfaction non dissimulée. Pour eux,
peu importait qu’en même temps que moi, ils discréditassent et marginalisassent
l’idée de l’Etat unique – la seule solution pacifique possible au conflit qui
nous intéresse.
La bataille finale se
déroula sur le site de Wikipedia, où le trio Ali-Ibish-Parry fournit en
munitions l’agent sioniste Smith Jayhig et Barlet en personne, de l’Anti-Defamation
League, sous la forme d’e-zines « antifascistes » sponsorisées par l’ADL :
British Searchlights, Norwegian Monitor, Swedish Expo, American Trotskyite
Socialist Viewpoint et d’autres. Ces forces formidables furent contrées par
notre admirable ami Joh Domingo, un Sud-Africain anti-apartheid, ainsi que par
notre ami français, l’Omnivore Sobriquet. Vous pouvez lire les dépêches
concernant cette bataille sur Wiki, au lien suivant :
http://en.wikipedia.org/wiki/Talk:Israel_Shamir
Ils avaient décidé de
faire de moi un imposteur néonazi suédois. Moi, qui suis écrivain, et Israélien
!
Durant toute la durée
de cette bataille épique, je vivais chez moi, à Jaffa, recevant des visiteurs
les uns après les autres, donnant de nombreuses interviews, allant au travail,
sortant pour voir des amis – mais j’aurais pu, tout aussi bien, être mort.
Je me sentais comme Doc
Daneeka, un personnage de l’intelligent roman de Joseph Heller, Catch-22, qui
avait été déclaré mort, l’avion qu’il était supposé avoir pris ayant été abattu.
« Mais je suis vivant !
», criait-il.
« Non : voici un
document prouvant que vous êtes mort », lui répondait-on.
Son épouse « héritait »
sa propriété, il était rayé de toutes les listes, personne ne le servait plus,
au restaurant (d’ailleurs, on ne lui donnait plus à manger), et même ses amis et
ses copains avaient l’air embarrassés, dès qu’il faisait son apparition.
Tel est le pouvoir d’un
document à l’air quelque peu officiel – ou d’une page web toute bleuie de liens
URL. Aussi ai-je eu à connaître du pouvoir terrifiant d’une encyclopédie. Une
encyclopédie ne reflète pas le monde. Non : elle l’invente ! Wiki est liée à des
milliers de sites ; que vous interrogiez answers.com, ou que vous surfiez sur un
site linguistique arabe/anglais, vous serez ramené à Wiki, et à ses mensonges…
Dès lors que c’est une
encyclopédie qui a fait courir le bruit selon lequel j’étais « un Suédois
néonazi antisémite », il n’y a plus rien à faire : vous ne pourrez rien y
changer. J’aurais bien pu hurler, toute la journée :
« Mais regardez, nom
d’une pipe : je suis ici, à Jaffa ! »,
ils auraient
immanquablement répondu :
« Nous avons un
document officiel, que voici, qui dit que vous mentez ! »
Je suis très
reconnaissant à Joh Domingo pour ses efforts surhumains, mais il n’a pas pu
vaincre les Agents Smith. Ni moi non plus. Si, demain, ils décident de faire de
vous un petit homme vert tout droit débarqué de
la planète Mars
, ils y parviendront aussi. Dès lors, même vos amis chercheront
votre soucoupe volante, dès que vous aurez le dos tourné.
Il y a quelques jours,
je me suis adressé à un groupe d’intellectuels indiens, à New Delhi. Après quoi,
j’ai reçu cette lettre, touchante, de Come Carpentier, un écrivain français
expatrié établi dans la capitale indienne. Il écrit : « Je tenais à vous
remercier pour vos propos éclairants, équilibrés et toujours objectifs, bien que
passionnés, ce soir-là… Les entendre, cela désamorce, bien mieux encore qu’à
vous lire, la réputation de diffamateur exalté d’Israël, de négateur de
l’holocauste, d’apologiste du nazisme, etc. que qui-vous-savez vous a collée sur
le dos… Pour ne pas mentionner les rumeurs selon lesquelles vous seriez un
Suédois d’extrême-droite, clandestinement infiltré en Terre Sainte par
la Cabale
islamo-fasciste internationale !... »
III
D’une certaine façon,
le gauchissement pro-juif de Wiki est inévitable, si l’on garde à l’esprit les
bastions juifs dans le discours, les médias et les universités occidentaux. Les
juifs – et même les gens d’origine juive – ont une certaine propension à
corriger le discours dans un sens flatteur pour eux-mêmes. Ils faisaient déjà ça
il y a, de cela, un siècle, que dis-je, cinq siècles. Etant donné qu’ils le font
toujours dans le même sens, ils constituent l’unique entité (mis à part l’Eglise
en butte aux attaques et ses Ordres) qui soit capable de tenir ce marathon (pour
reprendre les termes de Zeq que représente cette opération d’extrêmement long-terme.
Voici un siècle, un
avocat new-yorkais, Samuel Untermeyer, finança l’édition de
la première Bible
de Référence Scofield ; depuis lors, les Bibles Scofield sont
republiées dans de nouvelles éditions dont la dernière est encore plus pro-juive
que la précédente, et elles recrutent de nouveaux chrétiens sionistes, par
millions.
Dans son essai
Judonia, Joachim
Martillo écrit : « Les menées juives bénéficient d’une mémoire organisationnelle
inconnue dans les autres cas de lobbying. La longévité des organisations de
la Fédération
Juive
[l’équivalent américain du Crif français, ndt] peuvent donner aux
actions de lobbying pro-israélien un aspect générationnel sans équivalent
ailleurs. Ainsi, par exemple, les associations Israel Advocacy ont œuvré,
cinquante ans durant, à délégitimer les arabisants du Foreign Service et du
Département d’Etat [les équivalents américains du Quai d’Orsay français, ndt] et
à leur substituer des personnels favorables à Israël ».
Joachim Martillo
attribue erronément ce résultat remarquable à une organisation pro-israélienne
spécifique. Le succès du sionisme (et, incidemment, ses crimes) n’est que la
cerise sur le gâteau du succès juif. Les juifs s’adonnent à la défense des juifs
et, par conséquent, ils délégitiment les arabisants, ou les prêtres, ou les
historiens indépendants qui ne souscrivent pas à la notion selon laquelle les
juifs seraient spéciaux, d’une manière constamment bénéfique. Le sionisme est un
des résultats, parmi d’autres, de l’émondage juif de l’histoire, et c’est cette
histoire expurgée que l’on nous enseigne.
Aucun sheikh arabe,
aucun oligarque russe, ni aucun pétrolier américain n’est prêt à financier quoi
que ce soit qui ne soit immédiatement rentable. Ils ne comprennent pas que
pratiquement chaque entrée d’encyclopédie, que chaque manuel scolaire, influence
les générations futures. Or, un article objectif (ne serait-ce qu’un seul) qui
serait consacré, disons, à Poincaré, au monothéisme ou à l’invasion perse
risquerait de priver des sionistes en puissance de leurs illusions de grandeur.
Pour les juifs,
Wikipedia est une idée géniale : des gens de tous les pays du mondecontribuent à
leur connaissance mutuelle, mais cette Somme est émondée, expurgée et taillée de
la manière qui agrée aux jardiniers pro-juifs. En dépit de son image de «
liberté », Wikipedia fait partie, jusqu’au trognon, de l’immense holding des
médias judaïsés. Partant, Wikipedia est aussi tendancieuse que n’importe quelle
autre publication du groupe englobant depuis le New York Times (propriété de
Sulzberger) jusqu’à Libération (propriété de Rothschild), en passant par les
centaines de torchons Murdock.
Conclusion
Wikipedia est une
institution importante, tout comme le New York Times. Mais l’un comme l’autre
sont entre les mains des ennemis de
la liberté. Occasionnellement
, on peut trouver des articles ou des rubriques valables et
véridiques, chez l’une comme chez l’autre. Mais il ne s’agit que de quelques
particules de poudre d’or, saupoudrées là afin d’assaisonner l’obus non-éclaté.
Bien entendu, il faut démocratiser les deux ; il faut les rendre tous deux
réellement démocratiques et accessibles.
Mais, tant que cela
n’aura pas été fait, nous devons expliquer que les deux sont des instruments de
contrôle des esprits, auxquels il ne faut pas faire confiance, et qu’ils ne faut
surtout pas croire sur parole.
Si Wiki veut sauver le
peu qui lui reste de fiabilité, elle doit se débarrasser de ses gardiens
sionistes.
Non seulement des
rustauds mal dégrossis de Camera, mais aussi des petites frappes en costume
noir, les Agents Smith.
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