Les lyncheurs d’Obama
par
Israël Shamir (5 juillet 2009)
http://www.israelshamir.net/English/Lynch.htm
traduit
de l’anglais par Marcel Charbonnier
La lune de miel du Président Barack
Obama avec les médias, qui durait depuis son arrivée au pouvoir, a pris
brutalement fin après son discours du Caire [Cairo
Speech]. Après avoir promis la paix au monde musulman, ce sauveur de
l’Amérique, cet homme qui a dit « Yes
We Can » a commencé à se retrouver de plus en
plus lâché et assiégé par une coalition improbable de sionistes, de gens de
gôche et de racistes de droite.
Barack Obama est désormais frappé
d’ostracisme [become
the bane] par les juifs israéliens, a écrit Nathan
Jeffai, dans la revue juive Forward. Il
n’y a que 6 % d’Israéliens juifs pour considérer qu’il a des positions
pro-israéliennes, alors que 50 % d’entre eux voient en lui un
pro-palestinien, près de 30 % le considérant neutre. Ce Président américain
est mortel à la fois pour Israël et pour le monde libre, s’est exclamé
l’éditorialiste sioniste britannique
Melanie Phillips. Obama, a-t-elle dit, est
en train de détruire « la sécurité non pas seulement d’Israël, mais celle du
monde entier, en raison de son apaisement absurde avec l’Iran ». Il « a sapé
de manière active les démocrates iraniens… Obama a décidé que l’Amérique
« vivrait avec » un Iran nucléaire. Et cela revient à exposer Israël aux
pires dangers ». Il y a des centaines, que dis-je, des milliers d’articles
de cet acabit, qui attaquent sans relâche le Président américain au motif
qu’il tente de mettre un terme aux abus d’Israël à l’encontre de la
Palestine, faisant de l’homme qui a bénéficié des suffrages de près de 80 %
de l’électorat juif un monstre noir assoiffé de sang juif.
La haine du lobby sioniste à
l’encontre du président américain est devenu un nouveau tabou secret dont on
ne saurait parler ouvertement, on en reconnaît simplement l’existence de
manière tacite – un peu de la manière dont on en use en ce qui concerne la
responsabilité dudit lobby sioniste dans la guerre contre l’Irak et dans les
bombardements hélas probables, à l’avenir, contre l’Iran. Dans une courte
vidéo de
Max Blumenthal, de jeunes juifs américains venus visiter Israël
parlent avec une haine féroce de leur nouveau
président. Cette vidéo donnait un aperçu de la vision encore plus étroite
d’esprit des haïsseurs juifs d’Obama. Mais en un rien de temps, cette vidéo
a été retirée du Net, et cette pièce à conviction a été détruite. Vous
pouvez vous amuser à cliquer sur le lien de cette vidéo, si cela vous
chante, mais vous n’y trouverez nulle vidéo. Nada. YouTube l’a faite
disparaître « en raison de la violation de notre charte déontologique » (Il
existe un lien [link]
alternatif, que l’équipe de Recherche-et-Elimination de l’Aipac
n’a pas encore débusqué). Un organe de presse américain, important et
relativement sain, The Huffington Post, a lui aussi supprimé cette vidéo, en
prétendant qu’elle était « dépourvue de toute valeur informationnelle ».
Richard Silverstein a ironisé, disant que
« pour certains sites ouèbes progressistes, le
fait d’afficher des documents risquant d’être par trop embarrassant pour
Israël n’est pas cachère, même si ce sont des Israéliens ou des juifs
eux-mêmes qui sont les fauteurs d’embarras. »
Les néocons
s’en sont pris à Obama en raison de sa position sur l’Iran [his
stand on Iran]. Le Président américain ayant refusé les pressions et
n’ayant pas tenté de délégitimer le gouvernement iranien, Paul
Wolfowitz, le grand manitou de la guerre contre
l’Irak, a personnellement exigé [demanded]
que davantage de sang fût versé.
Reste que le pouvoir réellement
horrifiant du lobby sioniste réside dans sa capacité de mobiliser des masses
de personnes d’opinions ostensiblement différentes et de les amener vers un
unique but. Le Lobby ayant commencé à lancer les premières pierres, certains
écrivains de gauche et nos médias du ouèbe ont
joyeusement rejoint la meute des lyncheurs.
Ainsi de William Blum, qui n’est
absolument pas un néocon comme
Wolfowitz ou
Caroline Glick, mais un détracteur [critic]
résolu de l’Empire américain. Comme pas mal [more
than a few] de juifs américains, Blum a
comparé Obama à Adolf Hitler. Blum n’est pas aussi dur, vis-à-vis
d’Israël. Cela ne lui viendrait pas à l’idée de comparer les sionistes à
Hiteler. « Au lieu de perdre son temps avec la
question de savoir qui, d’Israël ou des Palestiniens, est à l’origine du
merdier actuel »,
écrit-il, comme s’il y avait la moindre obscurité à ce sujet, il
souligne que « l’existence d’Israël n’est pas menacée », et il s’interroge
sur le legs « des pionniers sionistes idéalistes ». En revanche, aux yeux de
Blum, Obama = Hitler, parce que… Hitler, lui aussi avait fait un discours
prônant la paix et condamnant la guerre (ah bon ?). Pour
LaRouche, Obama est comparable à Hitler pour
une autre raison, totalement abracadabrante. L’aile cinglée
trotsko du lobby sioniste a généralement des
raisons qui n’appartiennent qu’à elle d’être contre les ennemis des juifs,
mais leur position se résume, toujours à celle du groupe des femmes
vétéranes du Parti républicain [Republican
women group].
Blum est l’incarnation des
contempteurs de gauche d’Obama. Peu leur importe que celui-ci ait reçu le
soutien de Fidel Castro et d’Hugo Chavez. Ils rejettent l’avis de
Patrick Seale, ce doyen des journalistes
spécialistes du Moyen-Orient, ami du couple présidentiel syrien, les
Assad, qui s’est dit totalement satisfait des
ouvertures faites par Obama. Ils sont certainement plus radicaux que lui.
Ils reprochent à Obama de ne pas
avoir carrément félicité Ahmadinejad [pour sa réélection,
ndt] et de lui refuser son soutien. Ils lui
reprochent de ne pas avoir défait en un mois tout ce qui avait été fait
durant un siècle. Ils se demandent pourquoi Obama n’a pas écarté tous ceux
qui occupaient un poste quel qu’il fût sous l’administration Clinton. Ils se
plaignent du fait que les Etats-Unis ne soient pas allés rejoindre l’Iran et
la Corée du Nord, parmi les pays de l’Axe du Mal. Ils regrettent qu’Obama
n’ait pas coffré toute l’équipe de Goldman Sachs dans une prison de haute
sécurité, dans la cellule voisine de celle de Bernie
Madoff…
Il ne viendrait même pas à l’esprit
du gang des lyncheurs d’Obama de se montrer justes : n’importe quel
événement peut être affublé d’un gros titre trompeur anti-Obama. Notre amie
Cynthia McKinney, courageuse ancien membre
du Congrès des Etats-Unis et candidate des Verts aux élections
présidentielles, s’est jointe à l’équipée Free Gaza tentant de forcer le
blocus imposé à la bande de Gaza par Israël. C’était là une entreprise noble
et audacieuse, mais, hélas, vouée à l’échec : conformément aux attentes, des
pirates de l’Etat israélien se sont emparés de leur navire dans les eaux
internationales, après quoi ils ont emprisonné brièvement Cynthia
McKinney avant de l’expulser. Cette histoire a
été décrite de manière correcte par le mouvement Free Gaza, mais, par la
suite, elle a été retransmise (forwardée) et
affichée sur les sites ouèbes de nos lascars
sous le titre fallacieux et délibérément trompeur : « Le Département d’Etat
d’Obama intervient afin de bloquer la mission d’assistance humanitaire de
Free Gaza » (Vous pourrez lire cette information
ici et
ici, notamment). Le titre n’est pas du mouvement Free Gaza,
contrairement aux apparences. Le Département d’Etat, en réalité, n’est PAS
intervenu. C’est l’aile gauche du lobby sionisme qui a réussi à entacher la
réputation d’Obama – même si le Département d’Etat est dirigé par Mme
Clinton, et même si le président Obama n’est pas en mesure de la
court-circuiter, elle et sa bande. D’autres agents du Lobby, peu avisés, ont
affiché la même information sous la une de première page : « Obama donne son
feu vert à l’opération de piraterie israélienne ». Or, rien, dans le
texte de l’article (écrit par Paul Craig Roberts) n’avalise ni ne
justifie ce gros titre.
Les contempteurs d’Obama se posent
la question rhétorique de savoir pour quelle raison il n’a pas envoyé la
Sixième Flotte lever le siège de Gaza et pourquoi les Marsouins de la Marine
n’ont pas protégé Cynthia McKinney, et ils en
concluent que le président a(urait)
« trahi » tant Cynthia que la population de Gaza. Ils feraient mieux de
focaliser leur attention sur le fait que les médias consensuels américains
n’ont assuré
aucune couverture du martyre de Gaza. Les Maîtres du Discours, ces
seigneurs des médias, les réseaux d’informations : voilà les vrais
coupables ! Le président n’y est pour rien.
Gouverner, c’est pratiquer l’art du
possible, l’art du compromis. Les gouvernants ont besoin de consensus, et le
consens ne peut être édifié quand les médias sont hostiles. Les médias
consensuels américains sont détenus par des propriétaires juifs et ils sont
dirigés par des juifs : ils connaissent leurs propres lignes rouges à ne pas
franchir. Les gouvernants qui l’oublient finissent frappés
d’ « impeachment » ou assassinés. Quand le Président J.F. Kennedy ayant
tenté de mettre un terme au Projet Dimona, il a été tué, et il a été
remplacé, au pouvoir, par Lyndon B. Johnson, un sioniste patenté, qui a
permis aux Israéliens de construire leur arsenal nucléaire et d’attaquer le
navire de guerre américain USS Liberty. Si Obama décidait d’envoyer la
Flotte, il serait immédiatement assassiné, et il serait remplacé par le
vice-président, l’ultra-sioniste Joe Biden. Mais
il y a pire : les Américains ne comprendraient pas son initiative. Les
médias quasi uniment hostiles ne lui permettraient à aucun prix de se faire
comprendre par l’opinion publique.
Obama a ses limites, intrinsèques :
sans la soupape de sûreté Biden, il n’aurait
jamais été autorisé à remporter les élections. Sans
Axelrod et Rahm, il ne serait pas
autorisé à gouverner. Ces limitations sont le résultat direct du fait que
l’Amérique est formée, éduquée et guidée par ses élites essentiellement
juives, depuis au minimum cinquante ans. La majorité des Américains sont
pro-israéliens et favorables aux juifs. Cela peut changer, mais cela ne
changera sans doute pas aussi rapidement et drastiquement qu’on le
souhaiterait. Ce n’est pas seulement le Congrès qui est voué aux causes
juives : ce sont aujourd’hui plusieurs générations d’Américains qui ont été
éduqués au moyen du lavage de cerveau hollywoodien, les histoires à base
d’Holocauste et le culte rendu à Israël. En critiquant les colonies
sionistes, Obama s’est approché de très près de la ligne rouge qu’un
dirigeant américain ne doit franchir, sous peine de mort. Il peut faire
davantage. Il faut l’y pousser. Mais ceux qu’il faut attaquer, c’est le
Lobby sioniste et les magnats des médias, et pas le Président des
Etats-Unis.
Nous devons être conscients des
distorsions manigancées par les lyncheurs métaphoriques d’Obama : le coup
d’Etat au Honduras a été présenté comme « Le premier coup d’Etat d’Obama (Obama’s
First Coup d’Etat] » [voir
http://www.voltairenet.org/auteur29.html?lang=fr (ndt)]
par de nombreux sites qui ont gobé le bobard trotsko
crypto-sioniste. En réalité, Obama a immédiatement condamné ce coup d’Etat.
Notre ami Maria Poumier, qui est spécialiste de l’Amérique Latine, écrit
dans un essai [essay]
[voir
http://www.plumenclume.net/textes/2009/USA/obama-honduras-010709.htm]
pénétrant que non, Obama n’a pas envahi le Honduras :
« Le putsch au Honduras a échoué,
grâce à Obama ». C’est ce que pensent Fidel Castro et Chavez. Le coup d’état
avait été planifié par le lobby sioniste et par les
néocons de Miami, que veulent en faire retomber la faute sur Obama…
Mais Chavez et Fidel [Mme Poumier peut consulter ces deux dirigeants]
saluent avec enthousiasme la « chavézisation »
d’Obama.
Un
analyste cubain voit dans les événements au Honduras « un signe de la
perte de contrôle de la part de l’Empire américain entré en décadence ».
Après l’échec à contrôler à distance une guerre civile en Iran, en partie en
raison de la réticence d’Obama, qui a traîné les pieds, c’est une nouvelle
déroute, pour les Faucons. Savourons donc notre succès ! »
Maria Poumier reconnaît que « la
liberté d’action d’Obama est très limitée. Ni la CIA ni le Pentagone ne
veulent lui obéir. Les sionistes du parti démocrate veulent le ménager. Mais
ils ont fait une erreur de calcul : Obama ne saurait servir de chair à canon
pour leurs plans… Obama peut tout à fait régner comme un roi, de droit
divin, soutenu par les peuples du monde entier, et il le sait. Il est
déchiré entre deux rôles possibles : être le Chavez ou l’Ahmadinejad du
Nord, ou coller au rôle qui a été prévu pour lui par le scénario original,
c'est-à-dire le rôle d’un instrument modernisateur de l’empire du mal. Un
roi peut être un bon souverain si le peuple le soutient
etl e pousse dans la bonne direction. Mais il n’arrivera certainement
à rien, dès lors que les clercs auraient réussi à dresser le peuple contre
lui. »
Le succès remporté par le Lobby
sioniste dans l’activation de tant de forces contre Obama m’inquiète. Même
certains des ennemis des juifs les plus forts en gueule ont été hissés à
bord du wagon. Non seulement ces gens sont infiltrés (par les sionistes,
ndt) [infiltrated],
mais ils sont également facilement manipulables. La simple mention du nom de
Rahm Emanuel suffirait pour qu’ils se joignent
aux attaques du Lobby contre le président américain. Ils diffusent des
blagues oiseuses au sujet de Rahm donnant ses
ordres à Obama, et ils font l’inventaire de tous les juifs dans les hauts
postes de l’Administration avec un sourire mauvais. J’ai été témoin, jadis,
du même modus operandi utilisé à l’encontre de
Vladimir Poutine : le Président russe se voyait attaqué pour avoir exilé ou
emprisonné des oligarques juifs et, en même temps, les agents du Lobby
sioniste diffusaient des photos truquées de Poutine arborant une kippa, tout
en compilant des listes des juifs travaillant dans son administration.
L’idée, le but, c’est de saper la confiance du peuple dans son Président,
qu’il s’agisse de Poutine, ou d’Obama.
Cette semaine, Poutine et Obama
doivent se rencontrer. Ils pourront s’échanger leurs notes sur la meilleure
façon de survivre aux attaques des Dirigeants sioniste ; et Poutine, qui
n’est pas le plus brillant des deux, peut néanmoins donner de bons conseils
en la matière à son homologue américain. Poutine l’a emporté en sortant les
mass médias des serres des oligarques. Ils ont perdu leurs chaînes de
télévision, après quoi ils ne représentèrent plus aucun danger. Ils
détiennent toujours leurs journaux régionaux, et ils sont toujours aussi
hostiles à Poutine, mais n’ayant plus leurs chaînes de télé, ils ne sont
plus en mesure d’hypnotiser les foules.
L’on pourrait donner le même conseil
à Chavez – c’est grâce à son réseau de télévision par satellite
Telesur que les Putschistes, au Honduras, n’ont
pas été reconnus sur le plan international. Désormais, Chavez a l’intention
d’éloigner les médias de l’emprise des magnats hostiles. Il faut le faire
aux Etats-Unis, aussi, bien entendu. Des médias libres ne sont pas
nécessairement des médias que détiennent des juifs, à ce que je sache ??!
« Non : je ne participerai pas à la
lapidation d’Obama », conclut Maria Poumier, et je suis d’accord avec elle
sur cette conclusion : je ne participerais pour rien au monde à un tel
lynchage. Je suis d’accord également avec notre ami Gilad Atzmon, qui
écrit [wrote]
:
« Le président Obama semble
conscient de ce qu’il se passe. Il sait ce qu’est l’humiliation, il est au
courant de la famine délibérément provoquée à Gaza. Le fait qu’il se
permette de juxtaposer l’Holocauste et Gaza montre qu’il est à des années
lumières de la plupart de ces activistes de la solidarité avec la Palestine
qui ne s’aventurent pas dans cette nécessaire équation, à seule fin d’éviter
de blesser quelque juif.
Le président Obama a encore une
longue route devant lui. Il a néanmoins franchi un pas majeur, ces derniers
jours. Il est en train de faire cheminer l’Amérique en direction de
l’humanisme. Il revendique l’idéologie de la liberté. Je salue l’homme, je
salue sa grande intelligence, je salue son humanisme. J’ai le plaisir de
devoir reconnaître qu’effectivement, Dieu a béni l’Amérique. Mais il faut
faire extrêmement attention à la sécurité de son président. Il a des ennemis
féroces et implacables, là-bas, outre-Océan. Et comme nous ne le savons que
trop, ces gens-là ne s’arrêtent pas au feu rouge ! »
Les ennemis d’Obama ne manquent
pas : cela va des racistes avoués qui ont en horreur le fait d’être
gouvernés par un Noir aux sionistes qui redoutent qu’Obama n’emprunte une
voie par trop indépendante, en passant par des radicaux zinzins tant de
gauche que de droite.
Il faut les arrêter, et non pas se
joindre à eux en en faisant croître le nombre.