Pluie de plomb sur Gaza
par Israel Shamir
15 janvier 2009
http://www.israelshamir.net/English/GazaLead.htm
traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
« Il va ya avoir la guerre », m’avait averti voici de cela
quelques semaines un expert des plus inattendus en cette matière : un certain
Charlie, un vieux pêcheur. Nous étions assis à la terrasse d’un petit café au
bord du lac de Tibériade, et nous regardions la boue séchée sur laquelle les
vagues d’eau douceâtre de ce lac venaient mourir, jadis – cette ligne de niveau
qui avait désormais reculé, tandis que la calvitie de Charlie s’était agrandie ;
nous clignions des yeux pour apercevoir de vieux panneaux d’interdiction de
nager, qui se retrouvent plantés là, bêtement, aujourd’hui, à plusieurs dizaines
de mètres du bord du lac.
« La sécheresse est toujours annonciatrice de guerres, me dit
« Charlie » (dont le véritable prénom est Ghassan, mais il préfère ce surnom,
tout droit venu de quelque film hollywoodien…).
« Charlie » avait poursuivi : « La dernière sécheresse s’était
produite en 2000, après quoi l’Intifada avait éclaté… » Mais c’est la pire
sécheresse, depuis un siècle, qui a désormais fait descendre le lac à son plus
bas niveau depuis que le Christ l’avait traversé à pieds secs ; on dirait que la
terre tente de se débarrasser de la pestilence humaine en l’affamant, cependant
que les hommes déversent leur sang afin d’en apaiser l’esprit courroucé…
Dans notre pays aride, l’eau est synonyme de compassion, et nous
sommes en grave danger de manquer des deux : les puits sont à sec et les
sources, dans les montagnes, ont presque toutes tari. Aucune précipitation de
pluie, aucune pluie de plomb – fondu ou coulé – ne viendront.
La prédiction du vieux pêcheur s’est avérée exacte : il y a bel
et bien eu une guerre, que j’appellerai « la guerre du Massacre des Innocents [Childermas] ».
En effet, cette guerre a débuté a commencé le jour de la commémoration du
massacre des enfants innocents par Hérode, à Bethléem.
Huit-cents ans durant, depuis Guillaume de Norwich [William
of Norwich] et jusqu’à la montée du sionisme, les juifs ont été accusés
(leur culpabilité ayant parfois été démontrée) d’avoir assassiné un peu-plus
d’une centaine d’enfants, et ils ont vigoureusement dénié jusqu’à la dernière
ces accusations ; ils ont dépensé des millions à dénier l’assassinat du petit
Muhammad Al-Durra, et nombreux sont ceux (y compris le successeur de Caïphe [Caiaphas’
successor]) [I]qui en veulent toujours davantage.
J’envisage une campagne de promotion, avec des affiches flashy montrant un bébé
palestinien et ce slogan : « Pour cent dollars, tout rond, de contribution à
Israël versée à notre synagogue, vous pourrez vous assurer que ce futur
antisémite sera éliminé ! (Tous les dons bénéficient d’une réduction d’impôt ;
vous recevrez votre certificat fiscal) ».
Le capitaine R. [Captain
R], assassin d’enfants professionnel, aurait pu faire une belle carrière,
sous Hérode. Il commandait un bataillon, à Gaza, faisant ce à quoi il
excellait : en 1994, il a assassiné une fille palestinienne de treize ans, Iman,
en la sulfatant d’une vingtaine de balles, tandis qu’elle gisait à terre. « Nous
devrions même tuer les enfants de trois ans, aussi », a-t-il dit à ses soldats.
Un tribunal militaire lui a décerné quelque 20 000 dollars de prime
d’encouragement et il a été promu au grade de major. Il lui tardait de pouvoir
revenir à Gaza, selon ses déclarations au quotidien israélien Maariv.
Des femmes ont été tuées, aussi, par des soldats envoyés à Gaza
par leur sœur israélienne Tsipi Livni. La BBC a indiqué [reported]
qu’ils avaient crié aux civils de sortir de chez eux, les femmes d’abord, en
agitant des drapeaux blancs. Quelques Arabes un peu simplettes l’ayant fait, les
juifs éclatèrent de rire de bon cœur, et ils descendirent les porteuses de
drapeaux blancs.
Dans les médias israéliens, ce sont les juifs qui sont les
victimes. S’ils n’avaient pas de blessés à exhiber, ils nous montreraient les
visages anxieux de leurs femmes, ou alors ils se livreraient à l’auto-commisération,
« contraints » qu’ils sont d’assassiner des enfants palestiniens. Très
intelligemment, ils ont interdit aux médias de pénétrer dans la bande de Gaza,
et c’est ainsi que des centaines de photographes et de correspondants de presse
se sont retrouvés à glandouiller tout près, à Sdérot. Pour sortir de cette
inaction imposée, ils décrivirent des juifs « en état de choc », ils
photographièrent un abri de jardin détruit et ils envoyèrent des articles de
bravoure intitulés : « Israël se serre les coudes, face à la revanche du
Hamas ». Ainsi, la victime devient Israël : même quand ils massacrent les
autres, les juifs continuent à pleurer sur leur sort cruel !…
« N’appelez pas ça « guerre », c’est un massacre ! », a écrit
Angie Tibbs… Mais non : c’est quand même une guerre, dès lors que les
combattants de Gaza préfèrent voir les choses ainsi. Eux, ils ne vont à la pêche
de la pitié de qui que ce soit : les Gaziotes n’ont pas d’armes, ils ne font pas
le poids face à la plus puissante armée de la région, ils ne sont pas du tout
bien entraînés, comme le sont leurs frères du Sud-Liban, mais ils sont tenaces.
J’ai proposé à un ami de Gaza de l’aider à obtenir un visa et un
titre de séjour en Europe. Il a refusé : nos parents, m’a-t-il écrit, ont fui de
‘Askalân en 1948, j’ai grandi à Gaza : rien ne me contraindra à abandonner la
Palestine. Pas moyen, si vous êtes Gazoui, de ne pas être têtu. Sinon, vous
n’auriez jamais pu survivre aux pires conditions imaginables, qu’ils ont vécues.
Ils sont le produit d’un laboratoire sioniste inhumain : cela fait soixante ans
qu’Israël les bombarde, avec de brèfs entractes. Ils ne chérissent pas
démesurément leur propre existence. Israël n’est plus en mesure de leur faire
peur. S’ils ne se soumettent pas aux diktats d’Israël, Israël peut bien se
mordre la moustache et gueuler, comme le personnage d’Hitler, dans le film ‘Les
Producteurs’, de Mel Brooks : « Non, la prochaine fois, il n’y aura plus de
risettes ! »
Il est grand temps. Les Gazaouis ont l’esprit de fierté propre à
Massada – après tout, c’est EUX, les véritables descendants des Hébreux de
l’Antiquité ! Oh, certes, ce ne sont pas de valeureux combattants, mais leur
caractère est extrêmement bien trempé. Les juifs ont fait erreur, quand ils ont
cru que ça serait du tout cuit.
Les juifs ont déclaré un cessez-le-feu unilatéralement, n’osant
pas espérer le moindre accord. Unilatéralistes jusqu’au bout des ongles, les
juifs suivent le slogan de Ben Gourion : « Lo Hashuv Ma Yagidu HaGoyim » (« Qui
en a quoi que ce soit à cirer, de ce que disent les goyim ? ») En fait, Ben
Gourion ne faisait que répéter la Bible [Nombres 23:9], avec son « Batoyim lo
yithashev ». La Bible King James traduit cela ainsi (à juste titre) : « Ils ne
seront pas comptés au nombre des nations », mais tout Israélien vous traduira ce
verset ainsi qu’il suit : « Les juifs se soucient des goyim comme d’une
guigne ». Ils ont quitté Gaza unilatéralement, et ils sont entrés dans Gaza
unilatéralement, ils ont bombardé unilatéralement, et ils ont arrêté de
bombarder unilatéralement – c’est par trop d’hybris, pour un si petit pays, même
si son Premier ministre peut faire faire n’importe quoi au président Bush. Cet
unilatéralisme montre qu’ils ne considèrent pas leurs adversaires comme
pleinement humains. En réplique à la déclaration unilatérale de cessez-le-feu
d’Olmert, le Hamas a balancé une roquette tout aussi unilatérale sur Beersheva…
Finalement, le cessez-le-feu a tenu, après que le gouvernement
Hamas eut envoyé quelques roquettes, histoire d’apporter la preuve de ses
capacités quasi intactes et de donner aux juifs une semaine pour dégager de Gaza
et pour lever le blocus.
En Israël, prévaut le sentiment que la mesure est pleine. Même
Ari Shavit, un ex-gauchiste-né-à-nouveau-juif-fier-de-l’être et
éditorialiste à Haaretz, qui réclamait à grands cris davantage de guerre il y a,
de cela, seulement quelques jours, a eu sa ration de sang, désormais. Il est
satisfait, les locaux de l’Onu ont été bombardés, des mosquées se sont écroulées
sur la tête de fidèles qui y priaient, l’université et les écoles sont en
ruines : le boulot est fait ; les boys peuvent rentrer à la maison. Le parti
Meretz, sioniste de gauche, a décidé, lui aussi, de passer dans le camp de la
paix. L’objectif israélien déclaré – à savoir renverser le Hamas ou éliminer sa
capacité de tirer des roquettes – n’a nullement été atteint.
Alors, pourquoi ce massacre de masse ? Les mandarins étaient
divisés entre plusieurs écoles, une avec des objectifs maximaux, l’autre avec
des objectifs minimaux. Les jusqu’au-boutistes attendaient d’Israël qu’il
attaque l’Iran, qu’il bombarde le Liban, qu’il extermine la population de Gaza
ou qu’il envoie des vagues de réfugiés gazaouis en Egypte, semblables aux
déferlantes d’un tsunami. Les minimalistes voyaient dans cette opération un
bombardement routinier (quoi qu’un peu boosté) de Gaza (chose qu’Israël n’a
cessé de faire de manière routinière et ce, depuis 1955) visant à préparer les
élections israéliennes, et dont le déclenchement était fixé juste avant le
changement de président aux Etats-Unis. La deuxième lecture semble plus proche
de la réalité que la première : les dirigeants israéliens ne savent absolument
pas quoi faire – ils ont des armes, et ils peuvent tuer, mais, au-delà, ils
n’ont aucune vision…
Certainement d’une manière non-intentionnelle, l’école
maximaliste a, en réalité, aidé Israël à perpétrer ses méfaits. Les Iraniens et
les Libanais sont restés cois en attendant l’arrivée de la tempête ; les
Palestiniens redoutaient des expulsions et des massacres massifs. Il y avait de
réelles raisons à leur manque de réaction, par-delà la désinformation.
L’Autorité Nationale Palestinienne de Mahmud Abbas collabore totalement avec
Israël. A minuit, la police d’Abbas quitte les rues de Naplouse et de Ramallah,
et elles les cède à l’armée israélienne et au Shabak (la police secrète de
l’Etat juif), qui évoluent en toute liberté et arrêtent des activistes et des
militants – bien souvent, grâce à des informations en direct, fournies par
l’autorité palestinienne. Aujourd’hui, les gens soumis à l’administration de
l’Autorité palestinienne ont peur de manifester, tandis que, y compris sous la
loi militaire directe d’Israël, cela n’avait jamais été le cas.
Les citoyens palestiniens d’Israël n’ont pas manifesté beaucoup,
eux non plus – le choc d’avoir été massacrés en octobre 2000 est encore
extrêmement vif. De plus, la police israélienne a été mobilisée en force,
partout – à Jaffa, il y avait une voiture de la police à chaque carrefour, et un
bataillon de troupes antiémeutes dans chaque rue. La haine n’a fait que
s’accumuler, dans l’attente de l’explosion, mais sans jamais exploser. L’Iran et
le Hezbollah, eux aussi, n’ont rien fait, menacés comme ils l’étaient par la
présence américaine.
Ainsi, Israël avait la situation totalement sous contrôle. L’Egypte
de Moubarak est un partenaire à part entière d’Israël, tandis que l’Autorité
palestinienne en est un serviteur zélé ; l’Iran, la Syrie et le Liban ont peur,
la Jordanie est isolée. Les Etats-Unis sont tout aussi obéissants que l’Autorité
palestinienne, sinon plus : un parlement palestinien n’aurait jamais approuvé
les déclarations qu’a approuvées le Congrès américain. Eh bien, malgré ces
excellentes conditions de départ, Israël a échoué : politiquement, la guerre de
Gaza n’a rien apporté. La guerre a fait un bide.
Le Moyen-Orient est retourné à son impasse, et Israël est dans
une position pire que celle qui était la sienne, voici de cela trois semaines.
Les dirigeants de Gaza ont pris un risque audacieux, bien que calculé, quand ils
ont refusé de prolonger l’accord de cessez-le-feu venu à échéance tant que les
juifs ne lèveraient pas le siège qu’ils imposent à la Bande de Gaza. Après la
guerre et ses morts, il semble que le Hamas soit resté au pouvoir, et qu’il
évolue librement dans une Gaza dévastée.
De plus, le Hamas obtiendra ce qu’il voulait : le siège sera
levé. Mais Israël n’obtiendra strictement rien qu’il n’eût pu obtenir sans ce
massacre de masse. La promesse américaine de maintenir Gaza sans défense aurait
pu être réalisée sans qu’un seul coup de feu n’eût jamais été tiré, sur un
simple coup de fil…
La réputation internationale d’Israël est désormais au
trente-sixième dessous. Même la tactique de défense juive traditionnelle,
consistant à crier à l’ « antisémitisme », a perdu son effet magique. Le mot
« holocauste » est désormais employé plus fréquemment à propos de Gaza qu’à
celui d’Auschwitz. Les Allemands sont coupables, murmurent d’aucuns, de ne pas
avoir terminé le boulot.
Joseph Massad a comparé Gaza au Ghetto de Varsovie. Assurément, c’est là un
bobard antisémite : comment osez-vous comparer les deux ?! Les Allemands ont
perdu seize soldats [lost
16 soldiers], durant l’anéantissement du Ghetto, alors que les juifs n’en
ont perdu que dix, durant le « nettoyage » de Gaza…
La guerre n’a rien résolu, ni pour Israël, ni pour les
Palestiniens. Le temps est venu d’un virage en épingle à cheveux, dans la
politique. Aucun côté n’est en mesure de l’emporter, l’un et l’autre ne peuvent
que perdre. La séparation est impossible, aussi devons-nous vivre ensemble.
Alors, prenons-y du plaisir, tant qu’à faire !
« De fait, il faisait meilleur vivre, voici dix ans de cela,
avant la deuxième Intifada », dis-je à Charlie.
« La vie était même encore plus agréable, il y a quinze ans,
avant les accords d’Oslo », me répondit-il.
« C’était même encore mieux avant la première Intifada »,
ajouté-je – « il n’y avait pas de points de contrôle, et tout le monde pouvait
se rendre librement de Gaza à Haïfa. On pouvait aller dans n’importe quel
village, et en revenir, dans la même journée ».
Les jeunes clients du café regardèrent les plus âgés, en quête
d’une confirmation :
« Nôôn ; sans déconner ? Incroyable, ça : la vie, dans notre
pays, a donc été tellement super qu’on pouvait se déplacer librement ? Qu’un
gars de Tulkarem pouvait, pour de vrai, aller nager dans la mer ? Qu’un gars de
Gaza pouvait aller voir un film à Tel Aviv ? Ah, la vache !»
« Eh oui », confirma Charlie à cette jeunesse. « La vie était
glorieuse, à la fin des années soixante, peu après la conquête israélienne,
avant que les juifs n’aient commencé à s’accaparer les terres, avant que le
processus de séparation entre les juifs et les Palestiniens n’ait entamé son
œuvre maléfique… ».
Bon, en février, il y a une conférence Pour Un Seul Etat de
prévue, à Genève. C’est un truc plutôt confidentiel, mais uniquement par manque
de soutien. Avec notre soutien massif, nous pouvons encore changer les choses
pour le meilleur, intégrer Gaza, donner à tous les Palestiniens la plénitude de
leurs droits, y compris celui de voter pour élire des députés à la Knesset,
notre parlement.
Dût cela se produire, les pluies elles-mêmes reviendraient, et
les oueds desséchés du Néguev seraient à nouveau pleins à ras-bord.
En signe de cette promesse, aujourd’hui même, en cette fête du
Baptême de Notre-Seigneur, les prêtres de notre église ont béni les eaux du
Jourdain, ainsi que celle de la mer, à Jaffa.
Car cette guerre, entreprise le jour du Massacre des Innocents,
s’est achevée le jour béni de l’Epiphanie.
= = = = =
Note [1] Article du Jerusalem Post, 30 mai 2007 :
Le grand rabbin Eliyahu préconise des
bombardements en tapis sur Gaza
par Matthew Wagner
http://www.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1180527966693&pagename=JPost/JPArticle/ShowFull
« Tous les civils vivant à Gaza sont collectivement coupables
des attaques aux fusées Qassâm contre Sderot », a déclaré l’ancien grand rabbin
séfarade Mordechai Eliyahu dans une lettre adressée au Premier ministre Ehud
Olmert.
L’ancien grand rabbin séfarade Mordechai Eliyahu (DR)
Eliyahu a édicté qu’il n’y avait strictement aucune prohibition
morale contre l’assassinat indiscriminé de civils au cours d’une offensive
militaire massive potentielle contre Gaza, visant à arrêter les tirs de
roquettes.
Cette lettre, publiée dans Olam Katan [Ce Petit monde], une
revue hebdomadaire qui sera distribuée dans les synagogues de tout Israël
vendredi prochain, cite l’histoire biblique du massacre de Sichem [Genèse 34]
ainsi qu’un commentaire de Maïmonide [Lois des Rois 9:14] au sujet dudit
massacre, comme textes [religieux] attestant de son édit légal.
« Selon l’éthique juive [on ne rit pas, ni on ne pleure, ndt] »,
écrit Eliyahu, « une ville entière doit répondre du comportement immoral de
certains de ses individus. A Gaza, c’est toute la populace qui est responsable,
car ils n’ont rien fait afin d’empêcher les tirs de fusées Qassâm.
L’ancien grand rabbin a dit aussi qu’il était interdit de
risquer les vies de juifs à Sderot, ou les vies de soldats des Forces
Israéliennes de Défonce [oups : de Défense, ndt] au seul motif de la crainte de
blesser ou de tuer des non-combattants vivant à Gaza.
Eliyahu, que nous aurions souhaité interviewer, était
injoignable. Toutefois, son fils, Shmuel Eliyahu, qui est le grand rabbin de
Safad, nous a précisé que son père était opposé à une incursion terrestre à
l’intérieur de la bande de Gaza, qui risquerait de mettre en danger des soldats
de « Tsahal ». En lieu et place, il a préconisé un bombardement en tapis de
l’ensemble de la zone d’où des Qassâms avaient été lancées, sans considération
aucune pour le prix à payer, pour cela, en vies palestiniennes.
« S’ils n’arrêtent pas, après que nous leur en ayons tué cent,
alors nous devons leur en tuer mille », nous a aimablement expliqué Shmuel
Eliyahu. « Et s’ils n’arrêtent pas après mille morts, alors nous devons en tuer
dix-milles. S’ils ne s’arrêtent toujours pas, nous devons en tuer cent mille,
voire un million ! Nous devons leur en bousiller autant qu’il en faudra pour les
faire arrêter. »
Dans sa lettre à Olmert, Eliyahu citait les Psaumes : « Je
poursuivrai mes ennemis et je les éliminerai. Et je ne renoncerai pas, tant que
je ne les aurai pas éradiqués. »
Eliyahu, enfin, précisait : « Ceci est un message que j’adresse
à tous les dirigeants du peuple juif, de n’avoir aucune pitié pour ceux qui
tirent [des roquettes] contre des civils, chez eux. »
°°°°°°°
Lead Rains of Gaza
By Israel Shamir
http://www.israelshamir.net/English/GazaLead.htm
A war is coming – I was forewarned some weeks ago by a most
unlikely expert on the subject, an old fisherman called “Charlie”. We sat at a
small café by the Sea of Galilee and looked at the dry mud where the sweet
waters of the lake used to rollick, at its waterline, which has now receded like
Charlie’s hairline; we gazed at the old signs forbidding swimming that now stick
out hundreds of yards away from the lake. Drought is always a harbinger of war,
said Charlie (whose real name is Ghassan but he prefers this movie-inspired
nickname). The last drought was in the year 2000, and the Intifada broke out;
he continued. The worst drought in a century has now brought the lake to its
lowest level since Christ walked on it, as if the land is trying to get rid of
human pestilence by starving it off, while men pour out their blood to pacify
its angry spirits.
Water is a synonym for compassion in our arid land, and we are
perilously short of both. The wells are dry, and the springs in the mountains
have all but perished. For no rain of water, rain of lead – molten or cast –
will come. The old fisherman’s prediction proved to be right, and there was a
war, the
Childermas War, for it started on the commemoration day for the innocent
children slain by Herod at Bethlehem.
In the course of eight hundred years, from
William of Norwich to rise of Zionism, the Jews have been accused (and
sometimes found guilty) of murdering just over a hundred children, and they
vigorously denied every one of these accusations; they spent millions denying
the murder of al-Durra. But during the past three weeks alone they have openly
killed some four hundred babies and children, and many (including
Caiaphas’ successor) still crave for more. I envisage a promo campaign with
bright ads showing a Palestinian baby and logo: “For just $100 contributed to
Israel at our synagogue you can have this future antisemite killed. All
donations are tax-exempt”.
A professional child killer,
Captain R, would make a career under Herod. He commanded a battalion in Gaza
doing what he is good at: In 1994, he murdered a 13-year old Palestinian girl,
Iman, by pulverising her little body with some 20 bullets as she lay on the
ground. We should kill even three year old children, too, he said to his
soldiers. A military court actually gave him some $20,000 as an encouragement
bonus, and he was promoted to the rank of major. He enjoyed coming back to Gaza,
he told Maariv newspaper.
Women were killed, too, by soldiers sent by their Israeli sister
Tsipi Livni. The BBC
reported they called out civilians to leave their houses, women first, white
flags a-waving. When some simple-minded Arabs did so, the Jews gave a hearty
laugh and shot the women carrying the white flags.
In Israeli media, it’s Jews who were the victims. If they had no
wounded to parade, they will show the scared faces of their women, or pity
themselves for having to kill Palestinian children. In a clever move, they
banned media from entering Gaza, and hundreds of photographers and
correspondents hanged around nearby Sderot. Out of this forced inaction, they
described the Jewish “victims of shock”, photographed a ruined shed, and sent
pieces called “Israel braces for Hamas revenge”. Victimhood becomes Israel –
even while killing others, the Jews bewail their bitter fate.
“Do not call it “war”, this is massacre”, wrote Angie Tibbs; but
it’s still a war, for the Gaza fighters prefer to see it this way. They are not
fishing for anyone's pity. The Gazans are short of weapons, they are no match
for the most powerful army in the region, they are not even well-trained
fighters like their brothers from South Lebanon, but they are stubborn.
I offered to help a Gazan friend obtain visa and residency in
Europe. He refused: our parents, he wrote, ran away from Askalon in 1948, I grew
up in Gaza; nothing will force me to leave Palestine. The Gazans have got to be
stubborn for they have survived the worst conditions possible. They are a
product of an inhuman Zionist lab: they have been bombed by Israel for some
sixty years, with short breaks. They do not value their lives overmuch. Israel
can’t frighten them anymore. If they don’t submit to Israel’s demands, Israel
may bite its moustache and growl, like Hitler in Mel Brooks’ Producers: “No Mr.
Nice Guy next time!” That’s about it. The Gazans have the proud spirit of Masada
– after all, they ARE the descendants of those ancient Hebrews. Great fighters
they are not, but their character is exceedingly strong. Jews make a mistake
taking them for granted.
The Jews declared a ceasefire unilaterally, shying away from any
agreement. Unilateralists to a boot, the Jews follow Ben Gurion’s slogan “Lo
Hashuv Ma Yagidu HaGoyim” (“Who cares what the goyim say?”). Actually, Ben
Gurion was only repeating Numbers 23:9 with its “Bagoyim lo yithashev”. The King
James Bible translates it (correctly) as “they won’t be counted among the
nations”, but every Israeli will translate this verse to you as “the Jews do not
give a damn about goyim”. They unilaterally left Gaza and unilaterally entered
Gaza, one-sidedly bombed and one-sidedly stopped bombing – too much hubris for
one small country, even if its prime minister can make President Bush cry
u-n-c-l-e. This unilateralism shows that they do not consider the other side as
being fully human. As a reply to Olmert’s declaration of unilateral ceasefire
Hamas sent an equally unilateral rocket to Beer Sheba.
Eventually the cease fire set in, after the Hamas government let
fly a few rockets to show their remaining ability and gave the Jews one week to
get out of Gaza and lift the blockade.
In Israel, there is a feeling that enough is enough. Even
Ari Shavit, an ex-Leftie born-again-proud Jew and Ha'aretz columnist, who
was clamoring for more war just a few days ago, has now had enough blood. He
feels satisfied - the UN headquarters have been bombed, mosques collapsed on
worshippers’ heads, university and schools have been ruined – the job is done,
the boys can come home. The Zionist-left party Meretz also decided to come to
the side of peace. The declared Israeli goal of unseating Hamas or eliminating
its ability to shoot rockets has not been reached.
So, what was the reason for this mass murder? Pundits were
divided into schools of high and low expectation: the high expected Israel to
attack Iran, to bomb Lebanon, to exterminate the Gaza population or send tsunami
waves of Gaza refugees into Egypt. The low saw in this operation a regular, if
beefed up, bombardment of Gaza (something Israel has been doing routinely since
1955), attuned to Israeli elections and timed just before the US change of
guard. It seems that the second reading is closer to reality. The Israeli
leaders have no idea what to do – they have weapons, and they can kill, but
beyond that, they are short of vision.
Certainly unintentionally, the high-expectation school actually
helped Israel to do its black deeds. Iranians and Lebanese sat on their hands
waiting for the storm to come; Palestinians were afraid of mass expulsions and
massacres. There were real reasons for their lack of response, beyond spin. The
Palestinian National Authority (PNA) of Mahmud Abbas is fully collaborating with
Israel. At midnight, PNA police leave the streets of Nablus and Ramallah to the
Israeli Army and Shabak (the secret police of the Jewish state), which freely
roam and arrest activists and militants – sometimes according to direct info
provided by the PNA. Now people under the PNA are afraid to demonstrate, while
even under the direct military rule of Israel they never were.
The Palestinian citizens of Israel also have not protested much
– the shock of being massacred in October 2000 has not worn off. Moreover,
Israeli police have been out in strength everywhere – in my Jaffa there was a
police car at every crossing, and a platoon of crack troops on every street. The
anger just accumulated, waiting to break out, but it never did. Iran and
Hezbollah also did nothing as well, being scared by the American threat.
Thus, Israel had the situation totally under its control. The
Egypt of Mubarak is a full partner of Israel, while the PNA of Abbas is an
obedient servant; Iran, Syria and Lebanon are scared, Jordan is aloof. The US is
as obedient as the PNA, even more so: a Palestinian parliament would never
approve the declarations the US Congress did. Despite these wonderful starting
conditions, Israel failed: politically the Gaza war has achieved nothing. The
war was flop.
The Middle East is back to its impasse, and Israel is in a worse
position than it was three weeks ago. The Gaza leadership took a daring if
calculated risk when they refused to extend the lapsed ceasefire agreement
unless the Jews lift the siege off the Strip. After the war and its casualties,
it seems that Hamas has remained in power and at large in devastated Gaza.
Moreover, Hamas will get what it wanted: the siege will be lifted. But Israel
will get nothing it couldn’t have gotten without this massive killing. American
promise to keep Gaza defenceless could have been obtained without a single shot,
with one phone call.
The international reputation of Israel is now at its lowest ebb.
Even traditional Jewish defence, screaming about ‘antisemites’, has lost its
charm. The word ‘holocaust’ is now more frequently applied to Gaza than to
Auschwitz. The Germans are guilty, people murmur, of not doing their job
thoroughly enough.
Joseph Massad drew the comparison between Gaza and the Warsaw Ghetto. Surely
that is an antisemitic canard. How can you compare the two?! The Germans
lost 16 soldiers during the Ghetto suppression, while the Jews have lost
only 10 in the Gaza cleansing.
The war has solved nothing, not for Israel, neither for
Palestinians. This is the time for a full U-turn in politics. Neither side can
win, they can both only lose. Separation is impossible, so we have to live
together, and we better enjoy it.
Actually life was better ten years ago, before the second
intifada, I told Charlie.
Life was even better fifteen years ago, before the Oslo
agreements, he answered.
Life was even better before the first intifada, said I – there
were no check posts, and one could go freely from Gaza to Jaffa. One could go to
any village and return the same day. The younger men looked at the older ones
seeking confirmation: is it true? Could it be that the life in our country was
ever so wonderful that one could travel freely? That a boy from Tul Karem could
actually go for a swim in the sea? That a boy from Gaza could come and see a
movie in Tel Aviv? Yes, confirmed Charlie for the benefit of the youth. Life was
glorious in the late sixties, soon after the Israeli conquest, before the Jewish
land grab, before the process of separation between Jews and Palestinians
started its perilous run.
Now, in February, there is a conference for One State scheduled
in Geneva. It is a small affair, but only because of lack of support. With your
massive support we still can change things for the better, integrate Gaza, give
every Palestinian full rights, including the right to vote for parliament–Knesset.
If it should happen, even the rains will come back and the dry
riverbeds of Negev will run again full of water. As a sign of this promise,
today, on this feast of the Baptism of Our Lord the priests of our church
blessed the waters in River Jordan and in the sea of Jaffa. For this war did
begin at Childermass and ended on the blessed Epiphany.
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