Arrête ton char, Lobby !
(Right Ho,
Lobby !)
par Israel
Shamir
traduit de
l’anglais par Marcel Charbonnier
Quand les habitants d'une maison patricienne
sont embringués dans une interminable querelle, que les bagues
de fiançailles ont été rendues et que la cuisinière a demandé
ses gages, en cette heure de confusion sanglante, le petit valet
Jeeves (incarné par Stephen Fry, dans la série de la BBC) leur
trouve un ennemi commun. Réconciliés par leur commune animosité
à l'égard de
cette tête en l'air de Wooster, les amants
s'éclipsent, au pied de l'immeuble, et les domestiques
proclament leur loyauté envers leurs maîtres : voilà la paix
restaurée ! Cette ruse, mise en application dans Right Ho,
Jeeves, une pièce bouffonne de P.G. Wodehouse, vient d'être
utilisée avec grand succès par cette force malfaisante qu'on
qualifie souvent de lobby sioniste.
Dans un courrier
[
http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/letters/article2599269.ece
]
adressé au rédacteur en chef du Times, les
adversaires d'hier s'avèrent unis, comme les amants dans un
roman de Wodehouse [voir la liste complète, à la fin de cet
article].
- Il y a un archevêque prix Nobel de la Paix,
Desmond Tutu, ennemi de l'apartheid, ami de la Palestine. La
semaine passée, la communauté juive a obtenu de l'Université de
St Thomas, dans l'Etat du Minnesota, qu'elle l'interdise de
parole ;
- Il y a aussi un sioniste flamboyant, « Mr
Lobby » Bernard-Henry Lévy, héritier chevelu d'une fortune
acquise grâce à l'esclavage. Habituellement, il fustige les
Palestiniens, les Noirs et les Blancs, lors de ses fréquentes
apparitions à la télévision. Quand son ami négrophobe Alain
Finkielkraut a été poursuivi en justice en raison de ses propos
publics racistes trop explicites, il l'a défendu [1] ;
- Il y a Maired Maguire, un courageux combattant
irlandais pour la Palestine, qui était l'ami de notre prisonnier
de conscience, Mordecai Vanunu ;
- et puis, il y avait aussi l'archi-sioniste
russe Elena Bonner. Passionnément antimusulmane, anticommuniste,
reaganienne néolibérale. Elle a combattu l' « Empire du Mal »
pour exiger le droit des juifs russes à émigrer en Israël afin
d'aller y voler les maisons de réfugiés palestiniens ;
- Il y avait un grand dramaturge, prix Nobel de
littérature, Harold Pinter, qui s'était élevé, avec quelle
éloquence ! contre la guerre d'Irak ;
- ainsi que Zbigniew Brzezinski, l'homme qui
vous a offert la guerre en Afghanistan, avec ses millions de
réfugiés - et qui s'en est vanté [2]. Anticommuniste jusqu'au
bout des ongles, et exécrant la Russie, il a provoqué
l'intervention soviétique de 1980, et guidé les premiers pas
d'Oussama bin Laden ;
- tiens ; il y avait aussi notre amie, la
courageuse actrice Vanessa Redgrave, qui lutta contre le lobby
et dut supporter ses attaques ;
- ainsi qu'un sioniste français de première
bourre, André Glucksman, membre de la gauche libérale
anticommuniste, qui a soutenu les séparatistes en Tchétchénie et
la guerre ;
- il y avait même un ennemi de Pinochet : Ariel
Dorman ;
- mais aussi, le principal admirateur de ce
même Pinochet :Vladimir Bukovsky...
Mais qui a bien pu réussir le tour de force de
réunir de la sorte le bon, le mauvais et l'affreux ? C'est une
ONG inconnue, tout juste née hier et appelée RAW in WAR. Son
objectif proclamé est de « distinguer les femmes qui défendent
les droits de l'homme dans des zones de guerre ». C'est là un
noble propos ; on serait fondé à s'attendre à ce que Rachel
Corrie, cette courageuse Américaine originaire de la ville de
Seattle, assassinée par les Israéliens, soit la première à être
reconnue comme telle. Rachel Corrie a défendu une maison
palestinienne. Elle est restée, debout, devant cette maison,
croyant qu'un homme, aux manettes du bulldozer de marque
Caterpillar envoyé la détruire s'arrêterait, en la voyant. Mais
l'animal ne s'est pas arrêté : il a continué, il l'a écrasée, et
il a été innocenté par un tribunal israélien, tandis que le
lobby juif des Etats-Unis faisait interdire la représentation
d'une pièce de théâtre
[<http://www.variety.com/article/VR1117956295.html?categoryid=19&cs=1>
]
inspirée par ce drame horrible, concluant sa
campagne par ces propos peu amènes : « Cette antisémite a eu le
sort qu'elle méritait ! »
Alors, Rachel Corrie ? Jamais de la vie ! La
composante sioniste de la liste des signataires publiées par le
Times ne fait, au grand jamais, ce genre de bourde ! La personne
en l'honneur de qui l'ONG flambante neuve a été créée n'est
autre que la journaliste russe disparue Anna Politkovskaya. Elle
a été assassinée, voici un an, par des inconnus, et les néocons
sionistes font tout leur possible afin d'impliquer les autorités
russes, qui en font un petit peu trop à leur tête à leur goût,
dans cet assassinat. Son nom, en compagnie de celui de
l'ex-espion Litvinenko, empoisonné au polonium, est devenu un
cri de ralliement pour les forces néolibérales anti-Poutine. Le
nom de la veuve de Litvinenko embellit d'ailleurs, lui aussi, la
liste des illustres pétitionnaires, aussi vous en risquez pas de
vous tromper. Il y a aussi la veuve de Daniel Pearl, histoire de
créer un lien avec la guerre contre les terroristes musulmans,
ainsi que le combattant du ghetto de Varsovie, Marek Edelman,
pour apporter la touche antinazie.
Les forces, derrière cette campagne, sont
excessivement puissantes : sans cela, une chercheuse bulgare
totalement inconnue au bataillon, une certaine Mariana
Katzarova, présidente officielle de l'ONG en question, n'aurait
pas été en mesure d'entrer en relation avec de si nombreux
messieurs et dames, archevêques et barons, prix Nobel, écrivains
et VIPs, afin de mettre sur pied cette liste-tour de force. Ces
forces doivent être plus puissantes que Berezovsky et Nevszlin,
les deux oligarques (russes) exilés, qui faisaient la propagande
autour de Litvinenko et de Politkovskaya, dans le cadre de leur
vendetta contre Poutine. Les manifestations en l'honneur de
Politkovskaya ont été organisées par les troupes de choc de
déstabilisation mises sur pied par le Nouvel Ordre Mondial : le
National Endowment for Democracy [NED], une organisation
financée par le gouvernement américain, « mise sur pied afin de
poursuivre légalement les activités illégales et interdites de
la CIA
[
http://en.wikipedia.org/wiki/CIA ] , notamment le soutien
apporté à certains partis politiques triés sur le volet, à
l'étranger [3] ». Manifestement, l'objectif de cette nouvelle
ONG est de mettre la pression sur le président russe, qui refuse
catégoriquement de donner le feu vert à un bombardement
israélo-américain de l'Iran, qui soutient la Syrie avec ses
systèmes de défense anti-aérienne, et qui a mis fin au
dépouillement des avoirs de la Russie par les oligarques.
Je n'ai nullement l'intention de salir la
mémoire de la journaliste assassinée, et il n'est d'ailleurs pas
nécessaire de le faire pour défendre Poutine. Anna Politkovskaya
ne représentait, en effet, aucun danger pour son régime, étant
tout à fait inconnue du grand public. Elle s'est peut-être mis à
dos certains personnages de l'insurrection tchétchène, ou de la
contre-insurrection... L'enquête policière sur
son assassinat est toujours en cours. Une dizaine de Tchétchènes
et un colonel d'un service de sécurité félon se trouvent
aujourd'hui dans une prison moscovite ; ils sont impliqués dans
l'assassinat, et l'Avocat général de Russie a déclaré,
récemment, que le mystère qui entoure ce meurtre est
pratiquement élucidé.
Le fils de Politkovskaya a exprimé sa confiance
totale
[
http://www.rian.ru/society/20071007/82792712.html] dans les
investigations de la police. Il est confiant ; pour lui, les
véritables assassins, et leurs commanditaires, seront bientôt
découverts. Beaucoup d'observateurs russes pensent que
l'assassinat a été ordonné par des personnes désireuses de saper
la société russe et de coincer Poutine. J'ai moi-même exprimé [
[
http://www.israelshamir.net/English/Eng5.htm] cette opinion.
Cette technique ne ferait que rappeler celle utilisée au Liban,
où des activistes anti-syriens auraient
[
http://www.haaretz.com/hasen/spages/909946.html] été tués
par des tireurs pro-israéliens afin de susciter des
représailles.
Gouvernement et peuple russes ont condamné
l'assassinat de Politkovskaya, la police enquête, la famille est
satisfaite de la progression de l'enquête. Que demander de mieux
? Mais les néocons ne sont pas satisfaits de cette simple vérité
: ils essaient d'utiliser son cadavre afin de saper le régime de
Poutine. Bien tristement, son nom est devenu un sarcasme.
Et le courrier adressé au Times joue en harmonie avec la
petite musique néoconne.
Nul ne saurait prendre en défaut les signataires
de la lettre ouverte adressée au Times pour ce qu'ils ont écrit.
Ils ont choisi, en effet, leurs termes avec grand soin : « Nous
exhortons le gouvernement russe à faire juger, en pleine
conformité avec les standards internationaux, tant ceux qui ont
assassiné Anna Politkovskaya que ceux qui en ont commandité
l'assassinat.
» Impossible, de refuser de signer une telle
pétition : n'est-ce pas là exactement la conclusion que nous
désirons tous ? Mais il est tout aussi impossible de la signer :
voulons-nous pousser Poutine à capituler devant les diktats de
Bush ? Quel est le but de cette pétition ? C'est de montrer que
les élites sionistes sont en mesure de mobiliser y compris des
antisionistes pur sucre et des activistes anti-guerre contre la
Russie. Est-ce vraiment ce que nous voulons ?
Cela me rappelle l'affaire Wallenberg. Raul
Wallenberg, un diplomate suédois en poste en Allemagne nazie, a
sauvé de nombreux juifs en leur procurant des passeports suédois
et des visas. En 1945, il a été arrêté par la sécurité
soviétique, à Budapest, qui l'accusa d'espionnage. Il mourut en
prison, en1947. Mais ses tourments n'allaient pas s'arrêter là :
les sionistes inventèrent un conte de fées, selon lequel
Wallenberg aurait survécu et aurait été gardé dans une prison
secrète, quelque part, en Russie ! Ils ont tourné son nom en
ridicule. Jusqu'à l'effondrement de l'URSS, ils ont organisé des
milliers de rassemblements - de Washington à Wellington -
exigeant « Libérez Wallenberg ! » Beaucoup d'Occidentaux
bien-intentionnés participèrent à ces manifestations,
contribuant ainsi à l'effondrement de l'URSS, qui ouvrit la voie
au monde que nous connaissons aujourd'hui : celui, unipolaire,
de l'hégémonie judéo-américaine. Ce n'est qu'après 1991 que les
sionistes lâchèrent les baskets à la mémoire de Wallenberg, car
sa disparition en 1947 ne pouvait plus être déniée plus
longtemps.
Non que les sionistes eussent quoi que ce soit à
cirer de diplomates suédois ayant sauvé de nombreux juifs et
ayant été assassinés après la guerre, remarquez bien : un autre
diplomate suédois en poste en Allemagne, qui sauva aussi
beaucoup de juif, était un certain Conte Folke Bernadotte. C'est
précisément pour cette raison que Bernadotte fut envoyé comme
représentant des Nations unies en Palestine, en 1948 : parce
qu'il avait sauvé beaucoup de juifs et parce qu'il avait une
énorme sympathie pour les réfugiés juifs. Mais il a assisté à
l'expulsion massive des Palestinien, et il exigea qu'on laissât
les réfugiés Palestiniens retourner chez eux, dans leurs
villages. Un type, qui allait devenir par la suite Premier
ministre d'Israël, l'assassina. Et puis voilà. Le nom de
Wallenberg est donné à des rues et à des places dans beaucoup de
villes, dans le monde entier ; celui de Bernadotte est quasiment
oublié. Tel est le pouvoir du Lobby juif : ils peuvent décider
les noms de quelles personnes seront connus, et lesquels doivent
être oubliés. Qui sera béni. Et qui sera maudit.
Nul miracle, en cela : ils possèdent la plus
puissante machine multifonctions : les mass médias et les
officines de relations publiques. L'URSS n'obéissait pas à leurs
injonctions ; les médias soviétiques étaient sous le contrôle de
l'Etat. Cela ne pouvait plus durer : il fallait qu'un tel Etat
soit détruit !
Ils eurent recours à leur pléthore
d'organisations de défense des droits de l'homme et de causes
humanitaires, à cette fin. Mme ElenaBonner et d'autres personnes
du son espèce exigèrent le droit au retour des juifs russes,
tout en niant le même droit aux Palestiniens. Il ne s'agit pas
vraiment de la même chose : les Palestiniens ont, de fait, été
expulsés de chez eux, alors que nous, nous devions « retourner «
chez nous », deux mille ans après ! Il y eut des milliers de
meetings, dans le monde entier, et des Occidentaux
bien-intentionnés - peut-être en avez-vous fait partie ? - y
participèrent, exigeant ce droit, pour les juifs, et chantant :
« Let My People Go » ? En revanche, il n'y avait nul meeting
pour réclamer le droit au retour des Palestiniens. S'il y en a
eu, les médias n'en ont pas parlé, et leurs participants ont été
mis sur la liste noire.
Ils ont parlé de l'absence de droits de l'homme
en URSS jusqu'à ce que l'URSS s'effondre, et tout le capital
collectif du peuple soviétique fut accaparé par les oligarques.
Ensuite, durant le règne de Yeltsine, les droits de l'homme
allaient apparemment être bien protégés. Mais quand Poutine a
restitué au peuple certains de ces biens publics fort mal
acquis, les droits de l'homme (ou leur absence) revinrent sous
les feux de la rampe.
Il faudrait être vraiment naïf, pour prendre le
mantra des droits de l'homme pour argent comptant... Certes, je
suis vraiment désolé pour Raul Wallenberg et pour Anna
Politkovska ; mais je suis tout aussi désolé pour Folke
Bernadotte et pour Rachel Corrie. Et je ne signerais en aucun
cas une pétition pour ceux-là dès lors qu'elle ne comporterait
pas les noms de ceux-ci. Autrement dit, il s'agit là d'un piège
destiné aux gens bien-intentionnés : ils sont susceptibles
d'être convaincus de s'exprimer et de manifester contre une
injustice, quand bien même c'est leur pire ennemi qui les y
invite ! Et ils dénoncent des violations des droits de l'homme à
Cuba, en Russie, en Iran, ou à Gaza, en déniant à ces pays
assiégés le moindre respect psychologique. Laissez tomber, mes
amis : occupons-nous d'abord de ce droit fondamental qu'est
celui d'être en vie, car ce droit est gravement menacé par l'US
Air Force ! Quand ce droit sera garanti, alors là ; nous nous
occuperons du reste...
Jeeves avait raison : nous devons ne jamais
oublier l'ennemi commun. La même pensée a été excellemment
formulée par Carl Schmitt : un ennemi, c'est le plus important
des atouts politiques, et il faut le choisir avec autant de soin
qu'un ami. Le vrai pouvoir effrayant du Lobby sioniste réside
dans sa capacité à unifier les gens contre son ennemi, et de
bloquer les tentatives déployées par les autres en vue de
s'unir. C'est là, en réalité, notre principale mission
politique. Quand nous essayons d'unir les gens contre les
sionistes, les juifs activent leur arme favorite, la «
culpabilité transitive », et les faiblards prennent leurs jambes
à leur cou, disant : « Nous ne voulons pas signer, ni
manifester, avec Untel ou Untel, parce que c'est un type de
droite, ou un islamiste, ou un chrétien fondamentaliste, ou un
stalinien, ou alors un négationniste, ou un nationaliste, ou un
raciste, ou un terroriste, ou tout ce que vous voudrez. Et puis,
tous vos efforts sont ruinés.
Leur démonisation prouve qu'ils ne se soucient
nullement des droits de l'homme ou de la démocratie : ils
n'utilisent ces mots qu'aux fins qui leurs sont propres. Ils ont
démonisé Muammar Qaddafi, David Duke, Roger Garaudy ou les
communistes russes, mais ils sont incapables de trouver le
moindre défaut à ces fauteurs de guerre que sont Bernard
Kouchner, Zbiegnew Brzezinski ou Ariel Sharon. Nous savons tous
que Poutine a servi dans le KGB, cependant, nous n'entendons pas
dire souvent que le grand espoir des libéraux, la ministre
israélienne des Affaires étrangères Tzippi Livni, vient des
services secrets israéliens.
Quand ils veulent susciter l'unanimité chez les
gens, alors là ; il n'y a plus de « culpabilité par association
». J'aimerais demander à ces gens merveilleux (sans ironie !)
que sont Mairead Maguire ou Desmond Tutu, ou encore Harold
Pinter, comment il se fait qu'il ne soient pas révulsés par
l'idée d'apposer leur signature à côté de celles du criminel et
fomenteur de guerre Brzezinski, de celle du sioniste négrophobe
Bernard-Henry Lévy ou encore de celle du super-voleur Havel, qui
a privatisé la moitié de Prague pour son bénéfice personnel ?
Probablement, ils ne me comprendraient même pas, parce qu'il n'y
a qu'une seule et unique autorité autorisée à démoniser et à
délivrer des certificats de cacherout, et cette autorité unique,
c'est... le Lobby !
Les juifs ont parfaitement conscience de leur
capacité à créer la matrice de l'ostracisme, et peu leur en
chaud, exactement comme Neo se préoccupait peu de sa matrice. Le
film Borat n'est-il pas d'un racisme outrageant ? Bien sûr que
si ! Pourtant, ce Cohen n'a eu qu'à préciser qu'il est juif, et
ce mot-de-passe lui évita toute question désagréable ultérieure.
Une organisation juive a pu écrire [
http://www.jewsonfirst.org/ ], sans la moindre hésitation :
« Des chrétiens slaves ouvertement anti-homos de Sacramento sont
suspectés d'héberger l'assassin ». N'est-ce pas là une
déclaration raciste ? Bien sûr que si, que c'en est une ! Si
vous avez un doute, essayez donc d'écrire : « Les juifs
ouvertement anti-goyim de Sacramento sont suspectés d'héberger
l'assassin » ; vous verrez !
Au cours des dernières élections, en Allemagne,
Frau Merkel a fait pas mal de déclarations racistes, s'arrêtant
juste avant de suggérer d'expulser les Turcs vivant en
Allemagne, mais promettant de s'opposer à l'entrée de la Turquie
dans l'Union européenne, afin qu'il y ait moins de Turcs
immigrant en Allemagne. Elle a pu dire ça, et gagner, malgré
tout, parce qu'elle a soutenu à fond Israël et l'Amérique et
que, donc, elle n'a jamais été attaquée par le Lobby. Résultat :
l'Allemagne, un des pays clés dans la coalition anti-guerre, en
2003, n'est sans doute pas si opposée que cela à une guerre
contre l'Iran. En plus, sur sa droite, de son groupe de néocons,
le Lobby a son projet de gauche. Dans les années 1980, les
libéraux de gauche (anti)communistes drivés par les sionistes
fournissaient une jambe gauche à l'impérialisme, à la guerre
contre les nations, à l'hégémonie américaine. Ils étaient très
actifs durant la dernière décennie d'existence de l'URSS, époque
où les sionistes réussirent à rassembler beaucoup de gens
généreux, et de valeur, de Jacques Derrida à la direction
communiste italienne, pour les faire chanter à l'unisson,
interdisant à la gauche d'apporter son soutien naturel à la
Russie soviétique. Leur contribution à la fin de l'expérience
socialiste en Russie fut décisive. Par la suite, nous n'en avons
plus entendu parler : ces partis communistes libéraux tant
italien que français se sont totalement ratatinés, sans le
moindre soutien sioniste, car on n'avait plus besoin de leur
concours. L'impérialisme demeura, ferme, sur sa jambe droite,
néoconservatrice. La lettre au Times est un signe avant-coureur
d'un changement dans la météo : les sionistes ont décidé de
remettre en circulation leur comédie gauchiste. En France, ils
vont même jusqu'à présenter BHL comme un symbole du « retour de
la Gauche » ! Avec une 'Gauche' comme ça, avons-nous encore
besoin d'une Droite ?
L'idée des droits de l'homme pourrait être une
bonne idée, fussent ces droits universels. Mais les hérauts des
droits de l'homme s'arrêtent précisément là où cela leur
convient. Ils sont pour les droits des minorités, pour les
droits des gays, pour les droits des banquiers et pour les
droits des juifs, mais ils sont contre les droits d'une
majorité, contre le droit de vivre, d'élever des enfants, de
faire vivre sa famille, d'aller à l'Eglise ou à la mosquée sans
se faire molester. Un des personnages parmi les plus sinistres
des affaires du monde est Bernard Kouchner, le nouveau ministre
français des Affaires étrangères. Sioniste, ayatollah des droits
de l'homme, il a soutenu toutes les interventions prenant
ceux-ci pour prétexte : bombardement de la Serbie, invasion de
la Somalie et de l'Irak ; la liste est longue... Il a gouverné
le Kosovo conquis par l'Otan, et il a permis à ses gangs
albanais chéris de brûler des églises et de chasser les Serbes
de chez eux.
Maintenant, il soutien les projets d'agression
de Bush contre l'Iran et ceux d'Israël visant à étrangler Gaza.
Voilà ce qu'est le visage d'un héraut des droits de l'homme !
Ce soi-disant socialiste de Kouchner n'a pas
non plus le moindre problème à servir sous les ordres de
Sarközy. Sarközy s'est présenté à la présidentielle sous la
bannière de Le Pen. Il a repris ses slogans, ses idées et ses
électeurs, à une seule grosse exception près : Le Pen était
contre l'Empire judéo-américain. C'est la raison pour laquelle,
alors que Le Pen était démonisé par le Lobby, celui-ci encense
Sarközy. Aujourd'hui, la France est en passe de renier la plus
grande victoire de Charles de Gaulle, sa libération de la France
du joug de l'Otan, en 1966. Sarközy et Kouchner vont replacer
l'armée française sous le commandement américain, et faire
revenir des bases américaines en France, dans ce qui sera le
plus grave retournement de la politique étrangère française
depuis le gouvernement Pétain-Laval. L'alliance Sarközy-Kouchner
démentit la soi-disant dichotomie Gauche-Droite : ils peuvent
être unis pour soutenir Israël et les Etats-Unis, alors qu'ils
pourraient être unis pour rejeter ce soutien. Cette question -
le soutien, ou le rejet - est, ou plutôt doit être, le signal «
Ami / Ennemi » sur nos écrans radars.
C'est une question de vie ou de mort : si nous
avons un ennemi sioniste commun, nous serons en paix ; si nous
n'avons pas d'ennemi commun, ils nous trouveront d'autres
ennemis. La Russie de Poutine, l'Iran d'Ahmadinejad, le
Hezbollah et le Hamas, le Cuba et le Venezuela, le Zimbabwe et
la Birmanie peuvent devenir nos ennemis désignés. Jusqu'à
récemment, les pays arabes étaient unis avec l'Iran et le Hamas
dans leur rejet des projets sionistes. Mais aujourd'hui, le
sionistes ont lancé sur le marché une nouvelle animosité : celle
des Arabes sunnites contre les Perses chiites. Et ça a marché :
les pays arabes ont adopté l'idée des sionistes, selon laquelle
l'Iran serait l'ennemi, tandis que l'Islam (sunnite) du
gouvernement Hamas serait aussi l'ennemi. Il suffit de cesser
une seule seconde de voir dans le sionisme ce qu'il est -
l'ennemi suprême - pour se mettre en route pour la guerre.
De même, la démocratie est une excellente idée.
Mais la démocratie au sens du mot « demos», du gouvernement du
peuple, et non à celui du mot « démo », comme dans « demo
version », dans le vocabulaire de Victor Pelevin. Les détenteurs
des standards de la démocratie se rassemblent autour de George
Bush, ils sont prêts à justifier n'importe quelle agression par
le besoin d'établir la démocratie ; mais ils rejettent le droit
des Palestiniens d'élire le Hamas, ou celui des Vénézuéliens
d'élire Chavez, ou celui des Cubains d'élire Castro, ou celui
des Russes d'élire Poutine. Le NED, le National Endowment for
Democracy, cette organisation subversive financée par la CIA
(qui est en train d'organiser
[
http://www.ned.org/press/releases.html ] diverses
manifestations en mémoire d'Anna Politkovskaya) est, en réalité,
le plus grand ennemi de la démocratie, parce que sa parodie de «
démocratie » n'est rien d'autre que l'instrument de la
subjugation au paradigme judéo-américain. Par-dessus le marché,
en Russie et en Birmanie, à Cuba et au Venezuela, les dirigeants
commencent à se méfier de la démocratie, et c'est là une
évolution malheureuse.
Ainsi, la distinction entre les sionistes et les
non-sionistes est la distinction fondamentale ; c'est la grande
ligne de partage entre la guerre et la paix, entre la vie et la
mort. Ne traversez pas cette ligne mortelle, lisez bien les
pancartes « Ami » ou « Ennemi » ! N'apportez pas votre soutien
aux initiatives de l'ennemi, même s'ils vous semblent débordants
d'intentions mirifiques.
Souvenez-vous toujours du total général : quel
est le but de cette pétition, de cette manif, de telle ou telle
lettre ouverte ?
Si nous observons ces précautions, nous pouvons
apporter la paix. Mais si nous traversons cette frontière
fatidique, alors, nous aurons la guerre.
Les signataires :
Mairead Maguire, Betty Williams, Jody
Williams, Shirin Ebadi, Wangari Maathai, Rigoberta Menchú Tum,
Archbishop Desmond Tutu, Elena Bonner, Tatiana Yankelevich,
President Vaclav Havel, Harold Pinter, The Hon Zbigniew
Brzezinski, Vladimir Bukovsky, Andre Glucksmann, Gloria Steinem,
Sergey Kovalyov, Terry Waite, Cbe, Susan Sarandon, Alexei
Simonov, Gillian Slovo, Baroness Kennedy Of The Shaws,
Bernard-Henri Lévy, Marek Edelman, Elisabeth Rehn, Mariane
Pearl, Asma Jahangir, Sister Helen Prejean, Ariel Dorfman,
Vanessa Redgrave, Michael Cunningham, Eve Ensler, John Sweeney,
Jonathan Schell, Noam Chomsky, Marina Litvinenko, Lyudmila
Alekseeva, Desmond O'Malley, Anne Nivat, Victor Fainberg, Lord
Judd, Lord Rea, Lord Giddens, Lord Ahmed, Baroness Williams Of
Crosby, Baroness Meacher, Professor Yakin Erturk, Elena Kudimova,
Natasha Kandic, Caroline Mccormick, Sister Marya Grathwohl,
Heidi Bradner, Meglena Kuneva, Elizabeth Kostova, Esther Chavez,
John D. Panitza, Dubravka Ugresic, Katrina Vanden Heuvel, Victor
Navasky, Aidan White, Holly Near, Elizabeth Frank
Notes
[1] BHL fait son possible pour apparaître comme
un ami des noirs. Fondateur de SOS Racisme, il mène maintenant
campagne pour le Darfour, et contre les tests génétiques pour
prouver les liens de parenté des Africains candidats au
regroupement familial. Mais il avait bloqué le projet de film
sur le Code Noir présenté par Dieudonné et le philosophe
Louis Sala-Molins ; il a ensuite orchestré le bannissement
général de Dieudonné. Voir Une imposture française, par
Nicolas Beau et Olivier Tocser. Déjà en 1981, Raymond Aron
faisait observer que « Nombre
de Juifs, en France, se sentent à nouveau guettés par
l’antisémitisme et, comme des êtres " choqués ", ils amplifient
par leurs réactions le danger plus ou moins illusoire qu’ils
affrontent. Que leur dit ce livre
[L’Idéologie française, de Bernard-Henri Lévy,], Que
le péril est partout, que l’idéologie française les condamne à
un combat de chaque instant contre un ennemi installé dans
l’inconscient de millions de leurs concitoyens. Des Français non
juifs en concluront que les juifs sont encore plus différents
des autres Français qu’ils ne l’imaginaient, puisqu’un auteur
acclamé par les organisations juives se révèle incapable de
comprendre tant d’expressions de la pensée française, au point
de les mettre au ban de la France. Il nous annonce la vérité
pour que la nation française connaisse et surmonte son passé, il
jette du sel sur toutes les plaies mal cicatrisées. Par son
hystérie, il va nourrir l’hystérie d’une fraction de la
communauté juive, déjà portée aux actes du délire. » (L’Express,
7 février 1981.)
[2] Entretien avec Zbigniew Brzezinski,
conseiller du président Jimmy Carter pour la sécurité nationale,
dans Le Nouvel Observateur, jan-15-21 1998, p. 76. Il
admettait qu’il avait intentionnellement provoqué l’invasion de
l’Afghanistan par l’URSS en finançant et en soutenant les
insurgés contre le gouvernement légitime de Kaboul. Quand on lui
demanda s’il le regrettait, il répondit : « Certainement pas,
cette opération secrète s’est avérée une excellente idée. Elle a
eu pour effet que l’URSS s’embourbe dans le piège afghan ». A la
question : Vous ne regrettez pas non plus d’avoir encouragé le
fondamentalisme islamique, d’avoir armé et conseillé de futurs
terroristes ? il répondait : Qu’est-ce qui est le plus important
pour l’histoire du monde ? Les Talibans ou l’effondrement de
l’empire soviétique ? Quelques musulmans excités ou la
libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre
froide ? »
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