For One Democratic State in the whole of Palestine (Israel)

FOR FULL EQUALITY OF NATIVE AND ADOPTIVE PALESTINIANS

FOR One Man, One Vote

Home


Search

Le Syndrome d’Haman ou : Pourquoi, à une question, les juifs répondent-ils toujours en posant une autre question ?

 


 

Israel Adam Shamir, 5 octobre 2006

Traduit par Marcel Charbonnier et révisé par Fausto Giudice et Maria Poumier
 

Texte d'une conférence  tenue à Paris, à l’occasion de la présentation du nouvel ouvrage d’Israel Adam Shamir en français – Notre-Dame des Douleurs (traduction en français de Our Lady of Sorrow).

 

Doit-on s’efforcer d’être loyal, droit et juste ? Ulysse, le grand voyageur campé par Homère, répondait par un ‘oui’ catégorique à cette interrogation, car les Dieux de la Grèce abhorraient l’injustice.
Mais si vous voulez baiser autrui, vous répondez : « non ! », comme le montre de manière si pittoresque Michel Houellebecq dans son roman consacré à la révolution étouffée dans l’œuf de Mai 1968, dans son roman Les Particules élémentaires.
Il semble que, jadis, les humains s’efforçaient d’être loyaux et que, s’ils ne l’étaient pas, ils avaient honte d’eux-mêmes ; mais qu’aujourd’hui, en revanche, les gens aient renoncé à la droiture. Peut-être les Dieux d’Ulysse, qui ne haïssaient rien tant que l’injustice, ont-ils changé d’avis ? Mais ne serait-ce pas, plutôt, que l’humanité a changé de dieux ?
On peut faire remonter le début de ce grand chambardement à l’ère de l’humanisme, c’est-à-dire jusqu’au moment où l’Europe a coupé les liens qui reliaient l’homme au divin, dans sa quête effrénée de la liberté et du bonheur. Mais même en l’absence de référence directe à Dieu, la droiture n’en continua pas moins à être fondée sur le sentiment religieux. Ainsi, au siècle de la Raison et des Lumières, Emmanuel Kant opina que l’instinct d’honnêteté est une loi morale qui nous est intrinsèque, et qui correspond au ciel étoilé, au-dessus de nos têtes, ce qui n’était rien d’autre qu’une allusion, voilée – une de plus… – à Dieu. Agis de telle façon que tes actes soient pris pour exemples par autrui et puissent servir de règle générale, énonce l’Impératif catégorique de Kant. Autrement dit : « Agis conformément à un principe, dès lors que tu pourrais souhaiter qu’il soit une loi universelle. »
En dépit de son apparence séculière, l’attitude kantienne est fondée sur la présomption cachée – et très chrétienne – que tous les hommes sont égaux entre eux (présomption également partagée par les musulmans, les confucéens et les bouddhistes…).
Mais si, en revanche, nous faisions notre la présomption de la loi judaïque, nous parviendrions à une conclusion totalement différente. En effet, d’après la loi judaïque, certains hommes sont intrinsèquement plus égaux que les autres, et aucune loi universelle ne saurait s’appliquer à la fois à l’espèce supérieure [il n’y en a qu’une, nous le verrons, NdT] et aux espèces inférieures.
Il y a une loi pour la Minorité Élue, une autre loi pour la Majorité Indigène mal dégrossie, et encore une troisième loi qui s’applique, quant à elle, aux modes d’interaction entre les deux groupes cités (c’est là une vision des choses partagée par les Brahmanes hindouistes. Mais ceux-ci n’ont pas, en ce qui les concerne, déteint sur nous…). L’éthique judaïque est devenue la règle dans [tous] les pays où les indigènes ont été vaincus ou profondément subjugués, c’est-à-dire, en particulier, aux USA et en Israël. Depuis 1968, cette éthique du deux poids – deux mesures a progressé profondément dans notre univers kantien, au point de subvertir tout discours politique, sous les deux angles de la justice et de l’éthique.
Une loi est juste dès lors qu’elle est énoncée en des termes généraux et qu’elle s’applique à des espèces entières. Ainsi du « Tu ne tueras point ». Cependant, dans l’éthique judaïque traditionnelle, il faut savoir que « Tu ne tueras point » signifie tout simplement : « Tu ne tueras point d’autres juifs ». Tuer d’autres êtres, non-juifs – et donc, des êtres inférieurs – n’est même pas constitutif d’un « meurtre », d’un « assassinat ». En totale cohérence avec cette conception, les USA ont déporté, voici de cela environ un mois, une Allemande âgée de quatre-vingts ans, laquelle est une ancienne gardienne d’un camp de concentration. En revanche, ils n’ont jamais exigé l’extradition des assassins israéliens de marins  usaméricains. Les Israéliens emprisonnent à vie des Arabes pour avoir assassiné des juifs, mais un juif ayant assassiné cinquante Arabes a été condamné à verser le centime de shekel symbolique…
Dès lors que vous approuvez la loi générale « Ne possède pas d’armes nucléaires », cette interdiction doit concerner tous les pays, sans exception, dans un monde kantien – ou tout du moins, cela doit concerner tous les pays qui ne possédaient pas de telles armes à la date où le Traité de Non-Prolifération nucléaire a été signé. En revanche, du point de vue judaïque, un responsable usaméricain était dans son droit en proclamant : « Nous ne tolèrerons jamais une Corée du Nord ou un Iran nucléarisés ! », bien que les USA dorment sur leurs deux oreilles, en dépit de l’arsenal nucléaire d’Israël.
Les juifs ont énormément appris d’une erreur stupide commise par leur ennemi, Haman, un personnage clé, dans la Bible, plus précisément du Livre d’Esther. 
À la question : « Que devons-nous faire vis-à-vis de l’homme qu’il plaît au Roi d’honorer ? » que le roi posa à Haman, celui-ci répondit, stupidement : « On doit lui réserver les plus grands honneurs ».
Bien entendu, Haman pensait que le Roi Ahasuerus faisait allusion à sa propre personne, quand il lui avait posé cette question. Il devint cependant très vite évident qu’Haman s’était trompé : le Roi, en posant cette question, avait à l’esprit son pire ennemi, Mardochée [Mordechaï] ; et c’est ainsi qu’Haman fut contraint d’obtempérer aux juifs.
Cette histoire, les juifs se la répètent et en discutent jusqu’à plus soif depuis des millénaires. Et ces discussions - ô combien fructueuses - leur ont appris que lorsqu’on leur pose une question, quelle qu’elle soit, ils doivent, avant d’y répondre, se demander où ils se situent dans la problématique que cette question renferme. Autrement dit, ils doivent être juifs, et non kantiens. Si Haman avait été juif [ce qui n’était pas le cas], il aurait répondu à la question royale au moyen d’une autre question : « Cette personne est-elle juive ? », et ce n’est qu’après, une fois éclairé sur ce point, qu’il aurait pu poursuivre l’exposition de sa réponse en tout confort moral. Ainsi, les modestes psychologues maison que nous sommes pourront ajouter à l’interminable liste des pathologies mentales : le Syndrome d’Haman… cette maladie mentale acquise à partir de l’étude de l’Erreur commise par Haman, qui conduit à l’incapacité à mettre en application l’impératif catégorique de Kant.
Affectés du Syndrome d’Haman, les juifs aiment employer la phrase passe-partout : « Mais comment osez-vous comparer ? », afin d’éliminer l’approche kantienne universelle.
Ainsi, quand un juif se plaint que des Palestiniens tuent des civils juifs, essayez, pour voir, de répliquer : « Vous tuez bien leurs femmes et leurs enfants ? », et vous aurez droit à un « Comment osez-vous comparer ? » outragé, vraisemblablement agrémenté d’une liste de différences [essentialistes] à la clé : eux, ils tuent au moyen de ceintures d’explosifs enroulées autour de leur taille ; alors que nous, nous tuons au moyen de missiles télécommandés d’une sophistication extrême etc…
En omettant la différence fondamentale [mais « curieusement » beaucoup plus rarement formulée] : « Mais nous, nous tuons des goyim, alors qu’eux, ce sont des juifs, qu’ils assassinent ! »
Mais, allez-vous me dire, qu’en avons-nous à faire, de ce que les juifs peuvent  bien penser ? Ce qui importe, c’est le fait que les USA et leurs alliés ont adopté leur vision du monde. Les juifs ayant élu Premier ministre Menahem Begin, un vieux terroriste célèbre pour avoir fait sauter l’Hôtel King David, à Jérusalem, en 1947, faisant plus de quatre-vingt dix morts, hommes, femmes et enfants, l’Occident accepta le choix démocratique d’Israël. En revanche, les Palestiniens ayant démocratiquement élu un gouvernement dirigé par le Hamas (organisation ayant ses propres ramifications terroristes, mais là n’est pas la question), les juifs mirent la Palestine en état de siège, emprisonnèrent des députés du Hamas et saisirent les taxes palestiniennes – le tout, avec l’entier soutien de l’Occident [parfois également appelé : « communauté internationale », NdT]. Quand les juifs affament et assassinent les Palestiniens à Gaza, c’est là chose normale, c’est « business, as usual ». Mais quand le Président de la République Islamique d’Iran en appelle au démantèlement du régime juif suprématiste, il est mis en examen par un tribunal occidental, au motif qu’il serait un génocidaire virtuel.
Encore un exemple où le général s’oppose au spécifique : si vous voulez obtenir la libération de vos prisonniers de guerre, vous allez attraper quelques militaires ou quelques civils, chez votre ennemi, de manière à être en meilleure posture dans l’inévitable marchandage, préalable incontournable à leur éventuel élargissement. Vrai, ou pas vrai ? Eh bien, si vous êtes l’État juif, et que vous kidnappiez un citoyen libanais – appelons-le, au hasard, Mustafa Dirani – en vue d’obtenir la libération de votre prisonnier de guerre – appelons-le Ron Arad -, vous êtes quelqu’un qui « vous occupez des vôtres ». Par contre, si vous êtes Libanais et que vous kidnappez un soldat israélien pour obtenir en l’échangeant avec les Israéliens la libération de vos prisonniers de guerre, c’est une provocation intolérable et un acte d’agression déguisé (d’après un Israélien appartenant à la gauche juive éclairée, j’ai nommé : Amoz Oz)…
Il faut être un fieffé hamanien, pour comprendre pour quelle raison la destruction d’Hiroshima par les Américains a(urait) été un acte de guerre légitime, alors que la destruction de Pearl Harbour a(urait) été un acte atroce, un « crime de guerre » ; pour comprendre au nom de quoi le Goulag de Staline a(urait) été une atrocité, tandis qu Guantanamo serait légitime ; ou encore pourquoi bombarder Haïfa « est » un crime de guerre, ce que ne « serait » pas le bombardement de Gaza ; pourquoi la déportation de civils juifs par les Allemands était un « génocide », alors que la déportation de civils allemands par les Polonais n’aurait pas eu droit à cette qualification…
Et un blocus maritime, c’est un crime de guerre ? Bonne question… ; ça dépend. S’il s’agit du blocus imposé par l’Égypte à la navigation israélienne se dirigeant vers le port d’Eilat [sur la Mer Rouge, NdT], alors c’était bien un acte de guerre, auquel il devait être mis fin sans tarder au moyen d’une guerre totale, comme on l’a vu en 1967. Mais si vous faites allusion au blocus total du Liban, ou de Gaza, par Israël, alors là : non – il s’agit purement et simplement d’une mesure de légitime défense, parfaitement admissible !
Si vous niez un massacre, cela va certainement offenser les semblables des personnes qui en furent les victimes… Encore que… parfois…
Après qu’Israël eut bombardé et massacré des dizaines d’enfants libanais à Qana, au Liban, les médias juifs ont publié des centaines d’articles déniant ce fait avéré. Ils ont dit que les photos en attestant avaient été, au choix, bidonnées, bidouillées, mises en scène ou retouchées au moyen du logiciel professionnel Photoshop. Ainsi, selon leurs allégations, la photo d’un enfant tué, ou celle de toute une cargaison de cadavres dans la benne d’un camion, avaient été prises dans un autre pays que le Liban !
En revanche, quand l’historien britannique David Irving a appliqué le même type de critique aux photographies d’Auschwitz, on l’a immédiatement taxé de « négationnisme » [en français dans le texte, ce qui en dit long ! NdT] et il a été condamné à trois ans de prison fermes. Udo Walendy est aujourd’hui en prison parce qu’il a mis en doute des photos juives ; mais les juifs qui mettent en doute des photos libanaises – voire nient carrément les massacres de Deir Yassine et de Qana – sont, quant à eux, en liberté, merci pour eux !
Toutefois, les juifs ne sont pas les seuls à revendiquer l’exceptionnalité [d’échapper à l’impératif catégorique kantien, NdT]. En effet, leur morale particulière est devenue la morale de la nouvelle classe dirigeante issue de 1968 – une classe dirigeante carrément a-thée. Leur histoire et leurs traditions sont désormais la bannière d’humains atteints du syndrome d’Haman. Les juifs sont devenus les chouchous de minorités privilégiées menant des guerres sans merci contre les majorités, dans le monde entier. Et, pour embobiner tous les autres [tous les majoritaires n’appartenant pas à leur minorité de happy few, NdT], ils sont prêts à unir, dans le même souffle, la minorité exclusive des courtiers en bourse à la minorité déshéritée des immigrés noirs, contre l’écrasante majorité des gens comme vous et moi. Leur obsession pour les minorités, qu’il s’agisse des mères isolées lesbiennes ou des immigrés clandestins séropositifs, n’est pas sans raison : de cette manière, ils s’emparent des positions morales les plus élevées, au profit exclusif de leur propre minorité.
C’est également pour la même raison que bien des membres de la majorité sont excédés par les minorités lésées, qu’il s’agisse des Noirs ou des Gays : ils ont, à juste titre (bien que de manière inconsciente) le sentiment que ceux qui assurent la promotion de [certaines] causes minoritaires n’ont strictement rien à cirer du vulgus pecum, de la majorité des gens ordinaires.
Dans les deux pays [pour l’instant… NdT] où règne la morale judaïque pur jus, pur sucre – les USA et Israël -, la majorité de la population a vu son statut social régresser d’une manière sans aucun précédent.
La majorité de la population de la Palestine soumise au joug juif est composée de citoyens brimés, dépossédés, dont les entreprises ont procédé à la « délocalisation interne » en licenciant des Israéliens afin d’employer à leur place des « ouvriers invités », des immigrés [le plus souvent clandestins, NdT]. En majorité, les travailleurs formellement identifiés comme « juifs » sont contraints d’accepter des petits boulots à temps partiel sous-payés, ou à se « mettre à leur compte », le tout, afin de permettre à l’État de réaliser des économie sur le dos des assurés sociaux.
Aux USA, « Les employeurs usaméricains sont en train de mener une véritable guerre contre les salaires. Avec un indéniable succès ! », écrit Paul Krugman dans le quotidien International Herald Tribune. « Les profits nets des grands groupes ont plus que doublé, la productivité du travail ayant augmenté, contrairement aux salaires des employés. Les enfants des employés de Wal-Mart [une des plus grandes chaînes de la grande distribution usaméricaine, NdT] soit n’avaient aucune couverture médicale, soit dépendaient de Medicaid [une mutuelle de secours médical pour les nécessiteux – payante, NdT], et malgré tout cela, ils [les patrons de Wal-Mart, NdT] ont l’intention de payer encore moins bien leurs personnels, en leur refusant de les employer à plein temps…. »
Donald Luskin [1]  [grand admirateur d’Israël et et d’Ayn Rand [2] a attaqué ce journaliste, Paul Krugman, en raison de son soi-disant « antisémitisme » (il faut dire qu’il s’était abstenu, à l’époque, de dénoncer Mahathir Mohammad [3]…). Il a écrit ceci :
« L’exacte mesure de ce que vaut quelqu’un, c’est ce qui les préoccupe. Ainsi, le président Bush est-il un grand homme, puisqu’il se préoccupe de grandes choses, comme par exemple d’assurer la protection de l’Amérique contre le risque terroriste.
En revanche, Paul Krugman, éditorialiste au New York Times – le détracteur de Bush le plus enragé et le mandarin progressiste sans doute le plus cinglé de tous ceux que compte l’Amérique – est un homme mesquin, petit, minable, puisqu’il ne se préoccupe que de misérable peccadilles, du style de savoir si les employés du commerce de détail sont assez bien payés, ou non, par la Wal-Mart ».
Nous aussi, nous sommes des petits minables, puisque nous nous attachons aux peccadilles, conscients comme nous le sommes que d’autres s’occupent des grandes choses à notre place – aux choses importantes, comme par exemple la guerre contre le terrorisme – à seule fin, précisément, de nous payer le moins possible !
Les malades du syndrome d’Haman savent bien que les gens du peuple ne vont pas admettre l’oppression qu’ils leur font subir sans regimber. C’est pourquoi la régression économique qu’ils leur imposent s’accompagne d’actes de terreur à l’encontre de ces majorités.
En Israël, depuis toujours, il est légal de torturer et d’emprisonner quelqu’un sans procès. Désormais, [la fille aînée d’Israël, NdT] l’Amérique a son Patriot Act et son Military Commissions Act, ce qui la remet de niveau avec Israël. M. Rachid Khalidi, un professeur avisé de l’Université de Columbia, a dit, très justement, que le document de Mearsheimer & Walt surestimait l’influence du Lobby juif sur la politique étrangère [des USA], mais sous-estimait, en revanche, son influence sur leur politique intérieure, comme, par exemple, en matière de Patriot Act.
C’est là exactement l’observations que nous nous sommes échiné à formuler, tout au long : la cible primordiale du Lobby juif n’est pas la Palestine, mais notre liberté !… 
On m’a souvent demandé s’il était bien nécessaire d’évoquer ainsi les juifs, étant donné que les juifs ne sont pas les seuls à renforcer le pouvoir de la Minorité, d’autant que ce ne sont pas tous les juifs qui jouent un tel rôle ?
Il est bien vrai que l’origine que tout un chacun peut bien n’avoir aucune espèce d’importance, car tout le monde est en mesure de décider par lui-même de se tenir aux côtés de la majorité bafouée ou, au contraire, d’avoir pour seule ambition de devenir membre d’une élite exclusive, triée sur le volet.
Les véritables héros de l’humanité ont – toujours – été des membres d’une élite minoritaire, qui ont fait le grand saut, rejoignant la majorité [opprimée]. Ainsi, Jésus de Nazareth est, de par sa naissance, un prince de la Maison de David ; son grand-père maternel [le père de Marie, donc, NdT] était un responsable très important du Temple [de Jérusalem] ; de même, Siddhartha Gautama a été élevé dans un palais ; il était voué à hériter du royaume de son père. Pourtant, ces princes, le Christ et Bouddha, ont ouvert la voie conduisant à la majorité [de leur peuple, et donc de l’humanité toute entière, NdT]. Beaucoup de personnes à l’origine juive ont, elles aussi, effectué ce parcours. Mais les organisations juives sont pratiquement, quant à elles, du côté des minorités [élitaires], au sein desquelles elles continuent même à créer une exception surérogatoire pour les juifs, cela, y compris parmi leur nouvelle caste choisie [« select », aurait-on envie d’écrire, NdT] et opulente !
Un de leurs outils de prédilection est la persécution contre ceux qui veulent mesurer les juifs à la même aune que le reste de l’humanité. Hélas, je fais partie de ceux-là… J’en ai, en effet, appelé à une égalité absolue entre juifs et non-juifs en Israël / Palestine, et mes concitoyens israéliens n’en ont nullement pris ombrage. Mais les juifs français, eux, en revanche, m’ont attaqué en justice, en France, pour avoir « diffamé les juifs » !
C’est bizarre… Pourquoi des Français devraient-ils se mettre martel en tête au sujet de ce qu’un citoyen israélien a bien pu dire à d’autres citoyens israéliens à propos de leur morale juive ? ! ? La Palestine serait-elle un département français, et personne ne m’en aurait averti ? La France considèrerait-t-elle que sa souveraineté embrasse toute la Planète ? Faut-il absolument que les Français puissent éprouver une fierté sans borne à l’idée que les assignations de leur système judiciaire atteignent jusqu’à ma lointaine Jaffa ?
C’est, en l’occurrence, le seul domaine où un tribunal français se targue de pointer son nez. Dans tout autre domaine, ils renonceraient prudemment à s’immiscer ; on a vu de quelle pitoyable manière ils se sont désistés quand les [margoulins] juifs français Flatto-Sharon [4] et Arcadi Gaydamak [5] se sont tirés avec la caisse en Israël, emportant leurs millions volés aux Français.
Dans mon cas, la République française tient du mieux qu’elle peut son pupitre, et exécute la partition qui lui revient, façon, pour elle, d’apporter sa menue contribution au soutien de l’exceptionnalisme juif…
La protection dont jouissent ces juifs [en France] est tout à fait exceptionnelle. Les Turcs de Paris pourraient-ils assigner le grand écrivain turc Orhan Pamuk devant un tribunal français, pour avoir diffamé les Turcs (c’est du moins ce qu’ont pensé certains d’entre eux) ? Ceci étant supposé fait, y aurait-il eu un seul tribunal, en France, pour trouver Pamuk coupable ?
C’est fort peu probable. D’ailleurs les Turcs ne vont jamais réclamer une telle chose, et les Français, la question ne se posant même pas, n’auront même pas à le leur concéder.
Il n’y a qu’une seule et unique nation, au monde, qui soit au-dessus des lois et qui soit, par conséquent, en mesure de décrocher ce pompon-là !

Est-ce parce que les Français sont désireux de ne pas offenser une religion ?
Quand la religion offensée est le christianisme, ou encore l’Islam, ses adeptes sont censés s’écraser et se contenter de se mordre les lèvres dans leur coin. Un livre anti-musulman extrêmement offensant, d’Oriana Fallaci, a été estimé cachère par un tribunal… français [le monde est vraiment petit ! NdT] (certains musulmans, peu au fait du syndrome d’Haman, avaient eu, en effet, la témérité insensée d’intenter un procès à la Fallaci !)
Mais quand des écrivains juifs (comme le Français Emmanuel Levinas) ont attribué le mauvais traitement des juifs par les nazis au… christianisme [!], aucun tribunal [ni de France, ni du Lichtenstein, NdT] ne s’en est mêlé, par prudence…
Quand la religion « offensée » s’appelle le judaïsme, les offenseurs vont tout droit en prison : c’est aussi simple que ça !

Si les lois s’appliquent sur – et uniquement sur – une territorialité déterminée, c’est pour une bonne raison. Nous enfreignons tous, peu ou prou, une loi quelconque, quelque part sur terre.
Quand vous fumez du haschisch en Hollande, vous savez pertinemment que vous ne pourriez le faire sans problème, disons, en France, car cela est interdit par la législation française. Mais, en Hollande, vous fumez votre joint, tranquille comme Baptiste, parce que c’est parfaitement légal, chez les Bataves…
Quand vous buvez du vin, à Paris, vous savez bien que vous commettez une grave contravention aux lois saoudiennes. Mais vous ne vous trouvez pas en Arabie saoudite, et vous pouvez donc vous en moquer allègrement.
En URSS, il était interdit de lire les écrits de Soljenitsyne, mais des éditeurs français ont pu imprimer et diffuser en toute légalité son Archipel du Goulag.
Mais il y a une infraction qui est, quant à elle, absolument extraterritoriale ; et, si vous la commettez, vous pouvez être puni : « l’offense envers les juifs » !

Afin de rendre leur position d’exception parfaitement claire pour tout le monde, l’organisation qui fait des procès à tour de bras à un peu n’importe qui pour avoir offensé les juifs – j’ai nommé le CRIF – défend, aujourd’hui, le « droit » d’un enseignant français, Robert Redeker, à insulter l’Islam. Redeker a qualifié Mohamed de « seigneur de la guerre et pillard impitoyable, grand massacreur de juifs et polygame ».
Cette définition va tout aussi bien comme un gant au roi David : celui-ci, en effet, a eu dix-huit épouses ; c’était un seigneur de la guerre impitoyable et il a massacré un nombre incroyable de juifs… La polygamie – imputée à crime à Mohamed par Redeker –, Mohamed la partageait avec Abraham, Isaac et Jacob ; par ailleurs, tout souverain fondateur d’une dynastie a nécessairement été à quelque moment un seigneur de la guerre impitoyable ayant massacré un nombre considérable de victimes variées, quand bien même ne se serait-il pas agi uniquement de juifs…
Vous demandez qu’est-ce qu’on en a à cirer, de savoir si les victimes de ces dynastes étaient, ou non, des juifs ?
Le simple fait que vous posiez [encore] cette question indique que vous êtes indemnes du syndrome d’Haman ! !

Pourquoi devons-nous nous préoccuper au plus haut point de cette adoration universelle pour les juifs, et y apporter la plus extrême attention ?
Ce n’est pas seulement pour la Palestine que nous devons nous occuper de cet entichement, de cette obsession – et y mettre fin. C’est notre avenir, et celui de nos enfants, qui sont en jeu.
La France, elle aussi, est victime du pouvoir d’une minorité – je devrais plutôt parler de la guerre qu’une minorité livre, dans votre pays, la France, à la vaste majorité [des citoyens français].
Quand Nicolas Sarkozy [sic ; il s’agit de Nicolas Sarközy de Nagy Bocsa, NdT], le candidat conservateur en tête de la course à la présidence de la République française [qui aura lieu l’an prochain], s’est déclaré « un ami de l’Amérique, et un ami des juifs », au cours de son escapade à Washington de la semaine dernière, il ne voulait nullement signaler qu’il aime la carpe farcie [gefilte fish] et les hamburgers… (d’ailleurs, aucun Français n’est assez stupide pour ça !).
Non : il a donné un signal subliminal, crypté : il soutiendra, quoi qu’il arrive, la Minorité, contre la Majorité.
Au lieu d’osciller entre la « gauche » à la Blair et la droite à la Sarközy, unis dans leur amour pour les minorités friquées, nous ferions bien de rechercher les sentes effacées susceptibles de nous conduire à l’exercice du pouvoir par la majorité.
La gauche serait bien inspirée de poursuivre le boulot inachevé de la révolution de 1968, à partir du moment où elle a commencé à foirer, trahie et abusée comme elle l’a été, pour le plus grand avancement de l’éthique juive, par des gens comme Daniel Cohn-Bendit, Todd Gitlin [6] et Joschka Fischer.
La droite devrait quant à elle revisiter la mâle spiritualité des Chesterton [7], Eliot [8], Evola [9] et autre Guénon [10].
Ensemble, elles pourraient détourner le peuple du seuil de la servitude vers le palier de la liberté, détruire l’autorité imposée des médias convenus et des universités, et saper le plan « ourdi, très loin et bien à l’abri des cris des électeurs et des lamentations des victimes de la société, par des esprits parfaitement lucides et sereins » [Le Corbusier], restaurant, ce faisant, la justice et la loyauté de l’impératif kantien,
en lieu et place de l’exceptionnalisme pervers du Syndrome d’Haman.

Je vous remercie.


 

Les oreilles d’Haman sont le nom d'un gâteau confectionné pour la fête juive de Purim.Deux interprétations sont données à ce nom : leur forme serait semblable à celle du chapeau de vizir d’Aman et il ferait référence à la sympathique coutume consistant à couper les oreilles des criminels.
 


 

Notes des Réviseurs


 

[1] Donald Luskin est un financier usaméricain qui anime un blog expliquant à ses concitoyens comment le système conspire pour les maintenir « pauvres et stupides » : http://www.poorandstupid.com. Partisan d’un « capitalisme spirituel » inspiré d’Ayn Rand.
[2] Ayn Rand (1905 1982), née Alissa Zinovievna Rosenbaum, philosophe et romancière usaméricaine (juive russe émigrée), connue pour sa philosophie : l'Objectivisme. Sa principale œuvre est La Révolte d'Atlas (1957), un roman qui met en scène des entrepreneurs en butte à l'étatisme d'une société socialiste pré-totalitaire. Autres œuvres : Nous les vivants (We the Living), 1936, La source vive (The Fountainhead), 1943, adapté au cinéma par King Vidor, et La vertu d'égoïsme (The Virtue of Selfishness), 1964. [voir
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ayn_Rand]
[3] Mahathir Mohammad : ancien Premier ministre de Malaisie, décrié comme « antisémite » par les bien-pensants.
[4] Shmuel Flatto-Sharon était poursuivi par la justice française pour le détournement de quelque 60 millions de dollars; il s’est enfui en Israël, a réclamé la nationalité israélienne et s’est fait élire au parlement israélien en 1977 en défendant le principe selon lequel les Israéliens poursuivis à l’étranger doivent jouir de l’immunité; ce principe était déjà celui de Menahem Begin, qui voulait qu’Israël soit un refuge pour tous les juifs inculpés de par le monde, et s’appuyait pour cela sur   la Bible (Deutéronome 23, 15). Flatto obtint donc le vote d’une loi interdisant l’extradition des citoyens israéliens. Il a écrit un pamphlet où il invoque son statut de rescapé de la Shoah et son amitié avec un ministre des finances français. : Lire son autobiographie (ou plutôt son autohagiographie) sur son site
http://flattosharon.co.il/biographie-FR.htm. Il y raconte comment il a commencé sa carrière à 14 ans, en revendant des cigarettes américaines achetées à des soldats US à ses camardes d’école. Principal financeur du site web d’Elisabeth Schemla, proche-orient.info [aujourd'hui en fallite], il pilote actuellement un projet de chaîne satellitaire francophone.
[5] Arcadi Gaydamak : milliardaire né en URSS en 1952. Réfugié en Israël en 1998 après avoir été inculpé en France pour trafic d’armes avec l’Angola [une affaire de 450 millions de Livres anglaises) et évasion fiscale. Christophe Mitterrand, fils du président, fut arrêté dans le cadre de l'enquête sur l'Angolagate. Dans le scandale, se trouvaient également impliqués Pierre Falcone, trafiquant d’armes franco-brésilien et le conseiller présidentiel Jacques Attali. Le soupçon d'évasion fiscale a été formulé par le Trésor public français suite à une donation par Gaydamak de 4 millions de $ au Musée du Louvre pour l'achat de mobilier ayant appartenu à François Ier. Le fisc soupçonnait que cette somme représentait 10% des avoirs non-déclarés par le milliardaire. Gaydamak détient cinq passeports : français, russe, israélien, angolais et canadien. Il possède le club de football Betar et contrôle le club de basket-ball Hapoel, tous deux à Jérusalem. Il a tenté de s’acheter pour 50 millions de $ une place au conseil d’administration de l’Agence juive, qui a poliment décliné l’offre, sur les conseils de la police. Il est toujours sous le coup d’une demande d’extradition de la France et a été interrogé par la police israélienne sur des soupçons de blanchiment d’argent sale. En Israël, il s’est allié avec un autre Russo-israélien, Lev Leviev, et leur entreprise a l’exclusivité gouvernementale pour le négoce des diamants angolais; après ses frictions avec la justice française, Gaydamak a renoncé à la présidence de la banque russe  Rossiyski Kredit Bank.
[6] Todd Gitlin : professeur de journalisme et de sociologie à la Columbia University. Dernier livre paru : The Intellectuals and the Flag (Les Intellectuels et le drapeau)
[7] Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) : polygraphe britannique. Œuvres les plus célèbres :  Le nommé Jeudi, 1907, L'Innocence du père Brown, 1911, La Sagesse du père Brown, 1914  et L'Homme éternel, 1925 [voir
www.chesterton.org]
[8] Thomas Stearns Eliot (1888 - 1965) : poète britannique d’origine usaméricaine fasciné par l’occultisme et par Mussolini. Publié en 1922, son poème The Waste Land est devenu un phare de la littérature moderne dont certaines phrases sont entrées dans l'anglais courant: "April is the cruellest month - Avril est le mois le plus cruel" ; "I will show you fear in a handful of dust - je vais vous montrer la peur en une poignée de cendre" ou "Shantih shantih shantih."
[9] Julius Evola (1898 - 1974) : penseur italien du XXe siècle, très influent sur la droite moderne du pays. D’abord dadaïste puis futuriste, il devient le théoricien du fascisme,mais  Mussolini le rejette après avoir salué ses travaux pour lui préférer Giovanni Gentile. Tentant de concilier René Guénon et Friedrich Nietzsche, Evola s’est tourné vers les nazis après avoir été déçu par Mussolini. Adepte d’un pragmatisme cynique, il écrit : « une quantité d'idées, qui seraient considérées comme des fantaisies sans valeur scientifique par les "chercheurs" de nos universités, jouent un rôle très important, politique et éthique, dans la nouvelle culture germanique et inspirent des directives précises pour la formation systématique de la jeunesse ». L’auteur ne le cite ici qu’à titre de défenseur de la masculinité dans la pensée; les hommes et les femmes partagent la position inconfortable de ne constituer ni la majorité ni une minorité; la masculinité est une valeur populaire, majoritaire, et transgénérique, quoique des minorités influentes tentent de la réduire à un machisme ringard et fascistoïde.
[10] René Guénon (1886-1951) : orientaliste hétérodoxe français converti à l’Islam et devenu citoyen égyptien, spécialiste de l’hindouisme et de l’ésotérisme, il a décortiqué la divergence à ses yeux insurmontable entre Orient et Occident. Il a laissé une oeuvre considérable. Bibliographie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Gu%C3%A9non

 


 

Original : http://www.israelshamir.net/English/Eng3.htm

Traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier et révisé par Fausto Giudice et Maria Poumier, membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l'intégrité et d'en mentionner sources et auteurs. URL de cet article : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=1319&lg=fr

 

Illustration de titre : Ahasuerus, Haman et Esther, par  Rembrandt Van Rijn, 1660. Musée Pouchkine, Moscou. Photo bridgemanart.com

 

Home