Christ est ressuscité !
Christ
is Risen!
Christus ist auferstanden!
par Israël Shamir
11.04.2004
Jérusalem vient de connaître trois jours incroyables. Vendredi soir,
des processions funéraires ont transporté le suaire du Seigneur, depuis
la petite église antique de Saint Jacques jusque sur le parvis du Saint
Sépulcre. Hier, des dizaines de milliers de chrétiens palestiniens
et de pèlerins se sont pressés dans le grand édifice du Saint Sépulcre
pour
célébrer le miracle - certes annuel, mais toujours surprenant - du
Saint Feu provenant du Tombeau du Christ. C'est une fête très belle et
haute en couleurs, les processions de diverses obédiences défilant en se
croisant, tandis que de jeunes hommes, Syriens et Arméniens, se
lancent dans des danses enlevées et captivantes, pleines de virilité. Après
des heures de chants et de prières, le Saint Feu jaillit de la Tombe
vide, afin de nous redonner courage, en ce Dimanche le plus effrayant de
l'année : le Dimanche où le Seigneur était mort. Durant ce Dimanche
sans dieu, le Christ a affronté les portes de l'Enfer, et l'issue de
cette lutte n'était pas du tout évidente. Le Saint Feu fut un signe de
vie, venu du Tombeau. Et, avec le lever du soleil, en ce Lundi de Pâques,
commença une jour magnifique - un jour d'espoir renouvelé et de
nouvelle Promesse.
Cette année, la Vieille Ville regorgeait de CD et de vidéos du grand
Mystère moderne de la Passion - celui de Mel Gibson. Le film est
passé, aussi, dans la semi-confidentialité d'hôtels et de clubs, car aucun
cinéma, dans la Palestine contrôlée par les juifs, ne désirait le
programmer. Sans raison. Pour autant qu'il soit question de raison,
dans cette affaire. La Passion de Gibson est très semblable à son
Braveheart: les deux films comportent d'interminables scènes de torture, de
flagellation et d'agonie, qui déchirent le cour. Mais, que je sache,
aucun Anglais n'a jamais protesté contre la programmation de
Braveheart
au prétexte que ce film aurait inspiré des sentiments anti-anglais.
La Passion évoque même, dans une certaine mesure, The First Blood. Mais
aucun policier n'a jamais tenté d'arrêter Rambo, au motif qu'il
inspirerait la haine des flics. Si les juifs étaient vraiment un
groupe ethnique, ils pourraient regarder la Passion de Mel Gibson aussi
facilement que les Anglais regardent Braveheart. De fait, notre ami
Gilad Atzmon a vu juste : certes, les juifs ne sont pas ceux qui ont
tué le Christ. Non : ils s'assimilent à eux.
Pour les Palestiniens, cette histoire d'un Palestinien adorable,
torturé et assassiné par les sosies des flics de la Police des Frontières
israélienne, aux cris de « Yiztalev » - « Crucifie-Le », c'est
l'histoire de leur vie quotidienne, portée au niveau de la Foi. Et
ils
peuvent trouver réconfort et espoir dans son message de Résurrection.
Quant à la population immigrée « juive » en Palestine, le message
qui lui est adressé ne saurait être plus clair : « Identifiez-vous au
Christ. Pas à ses assassins ».
Si vous en avez le temps, je vous conseille de lire The Everlasting
Man [L'Homme éternel], de Chesterton (voir ci-après), car ce livre,
qualifié de « meilleur livre écrit au vingtième siècle » par Graham Green,
vous aidera à comprendre le principal problème de notre époque :
l'ascension massive de l'hérésie « judéo-chrétienne » aux Etats-Unis, qui
représente probablement le plus grand défi lancé à l'Esprit, depuis les
Albigeois et les Calvinistes. Or, dès lors qu'on a compris un problème, on est
susceptible d'en trouver la solution.
G.K. Chesterton a écrit :
« Certains disent qu'ils souhaitent voir le christianisme demeurer
un esprit. Ils veulent dire, littéralement, qu'ils souhaitent voir le
christianisme demeurer un fantôme. Mais le christianisme n'a pas du
tout l'intention de demeurer un fantôme. Ce qui fait suite à ce processus
de mort apparente, ce n'est pas une ombre qui erre : non, c'est bel et
bien la résurrection du corps. Ces gens sont tout à fait disposés à
répandre des larmes pieuses et révérencieuses sur le Sépulcre du Fils de
l'Homme. Ce à quoi ils ne sont pas prêts, en revanche, c'est à voir le Fils
de Dieu procéder, une fois de plus, à l'ascension des collines du matin.
Ces gens - de fait, la majorité des hommes - étaient tout à fait
convaincus par l'idée que la vieille lueur du cierge chrétien
pâlirait dans la lumière du jour contemporain. Pour beaucoup d'entre eux,
elle ne semblait pas du tout être la pâle flamme jaune d'un cierge qu'on
aurait laissé brûler, en plein jour. Il était tout à fait inattendu, et par
conséquent, d'autant plus indubitable, que le chandelier à sept
branches se soit soudain élevé dans le ciel, tel un arbre miraculeux, et
qu'il ait brillé à un point tel que le soleil pâlit. Mais d'autres jours
ont passé, qui ont vu la clarté du jour s'imposer à la lueur du cierge,
puis la lueur du cierge finir par l'emporter. Toujours et encore, avant
notre ère, des hommes se sont contentés d'une doctrine édulcorée. Et
toujours et encore, s'est poursuivie cette dilution, provenant de l'obscurité
comme d'une cataracte cramoisie, de la force du vin rouge originel.
Et nous ne pouvons que répéter, une nouvelle fois, aujourd'hui, comme
cela a été répété tant de fois par nos ancêtres : « Il y a de longues
années, de longs siècles, nos pères, c'est-à-dire les fondateurs de notre
peuple, ont bu, comme ils en rêvaient, du sang de Dieu. De longues
années et de longs siècles ont passé, depuis l'époque où la force de
cette vendange géante n'était rien d'autre qu'une légende héritée de
l'époque des géants. Des siècles se sont d'ores et déjà écoulés
depuis la sombre époque de la seconde fermentation, quand le vin du
Catholicisme s'est muée en le vinaigre du Calvinisme. Il y a beau
temps que cette boisson amère a été elle-même diluée, rincée et lavée par
les eaux de l'oubli et le flux et reflux de ce bas monde. Nous n'avons
jamais pensé à re-goûter ne serait-ce que cette âpreté amère de
sincérité et d'esprit, et encore moins la force autrement riche et
douce des vignes pourpres de nos rêves remontant à l'Age d'Or. Jour après
jour, année après année, nous en avons rabattu sur nos rêves et nous
avons réduit nos convictions ; nous nous sommes habitués, de plus en
plus, à voir ces cuves et ces vignobles recouverts par les
inondations et la dernière saveur et suggestion de cet élément spécial s'effacer
comme une tache de pourpre dans une mer grise. Nous nous sommes
habitués à la dilution, au délayage, à la dissolution, à une édulcoration
devenue éternelle. Mais Tu as conservé le bon vin, jusqu'à ce jour. »
Lire :
http://www.worldinvisible.com/library/chesterton/everlasting/part2c6.htm
et le livre en entier :
http://www.worldinvisible.com/library/chesterton/everlasting/content.htm
Christ est ressuscité ! Il est ressuscité ! Ha-Mashiah qom ! Be-emet
qom
! Al-Masîh qâm ! Haqqan qam ! Meshiha qam ! Bashrira qam ! Christos
Voskrese ! Voistinu Voskrese ! Christos Anesti ! Alithos Anesti !
Israel Adam Shamir |