[A Berlin, tous les puissants de ce
monde (dont le secrétaire d’Etat américain Colin Powell, le
président allemand Johannes Rau et le président israélien Moshe
Katsav) se sont réunis dans le cadre d’une Conférence de
l’Organisation de la Sécurité et de la Coopération en Europe
[OSCE]consacrée à la lutte contre l’antisémitisme. Ils ont affirmé
que « le conflit israélo-palestinien sert de couverture à un
sentiment antisémite répandu dans le monde entier », comme l’écrit
Ha’Aretz, aujourd’hui. Je n’ai pas été invité à cette rencontre des
Grands de ce monde. Mais si je l’avais été, je leur aurais tenu les
propos ci-après…]
Enfants
d’un Dieu Subalterne ?
par
Israël Shamir
Kinder eines unbedeutenderen Gottes
Children of a Lesser God
Hijos de un Dios menor
30.04.2004 |
Excellences,
Cette
conférence, en effet, est d’une extrême importance. Il
s’agit même d’un événement historique, comparable à l’Edit
de Milan adopté par Constantin, ou encore aux Conciles les
plus déterminants de l’Eglise. Je ne suis pas totalement
certain que vous ayez compris exactement ce que vous faisiez
en décidant de sa tenue, ni le sens des mots codés « lutte
contre l’antisémitisme ». |
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You accepted your second-class status of children of
lesser god, when you tried publishers of Norman
Finkelstein's Holocaust Industry and allowed agents of
ADL to march streets of Berlin with Israeli flags and
portraits of Bomber Harris. You agreed that your blood
is cheap. Do not be surprised if it will flow after the
supply of Palestinians will dry up.
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Définissons,
tout d’abord, ce dont il ne s’agit pas. « La lutte contre
l’antisémitisme » n’est pas la défense d’une petite nation
persécutée. Si tel était le cas, vous auriez pris la défense du
peuple palestinien assiégé. Il ne s’agit pas non plus de lutte
contre le racisme, puisque vous défendez l’apartheid en Palestine.
Il n’est pas non plus question de lutte contre je ne sais quelle
discrimination anti-juive, puisqu’il n’en existe nulle part et
puisque, de Moscou à New York, en passant par Paris, les juifs
occupent le pinacle même du pouvoir. Il ne s’agit pas de défendre
des vies juives, puisque le seul juif blessé, en Europe, s’est coupé
avec son couteau de cuisine, en voulant simuler l’agression d’un
musulman. Ni de la défense de biens juifs, puisque les juifs sont
les seuls, sur Terre, à avoir récupéré jusqu’au moindre des biens
qu’aient jamais possédés leurs ancêtres, de Berlin à Bagdad. Cela
n’a rien à voir avec l’antisémitisme historique, cette théorie
raciste anti-juive morte il y a bien longtemps, puisque, dans ce
conflit, il y a des Sémites et des descendants de Juifs dans les
deux camps.
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La « lutte
contre l’antisémitisme » est un concept théologique, lié à la
question séculaire : « Tous les peuples sont-ils égaux entre eux,
ont-ils une égale une importance et sont-ils également proches de
Dieu ? Ou bien les juifs sont-ils supérieurs à tous les autres, les
non-juifs étant les enfants d’un Dieu subalterne ? » La première
proposition a été affirmée par Saint Paul. La seconde aurait pu
orner la bannière de Caïphe. Aujourd’hui, vous avez répondu à la
question et, tel Ponce Pilate, en son temps, vous avez opté pour
Caïphe. Aujourd’hui, vous avez proclamé que l’idéologie et les
valeurs judaïques représentent le socle du Nouvel Ordre Mondial que
vous prônez et faites régner.
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Peu importe que
les Palestiniens soient emmurés vivants derrière un mur de béton
haut de huit mètres ; peu importe que les oliveraies soient
arrachées et les puits détruits. Ce qui est important, c’est
qu’ « Israël ou ses dirigeants ne soient ni démonisés, ni
fustigés », pour reprendre les propos de votre collègue Colin
Powell. Ce n’est désormais plus une question politique, mais bien
une question théologique, puisque la foi dans la supériorité juive
est la doxa officielle de la Pax Americana, comme le christianisme
était celle de l’Empire romain à l’époque de Constantin le Grand.
Pour qu’on comprenne bien, vous avez interdit l’utilisation de
symboles nazis en rapport avec la politique israélienne. En
revanche, vous avez bel et bien autorisé la surimposition de la
Swastika d’Hitler au Crucifix.
Sans doute vous
considérez-vous comme des gens « réalistes et pragmatiques », qui se
moquent pas mal de ces complications religieuses. Si vous l’étiez
réellement, vous réfléchiriez à ce que cette acceptation de la
supériorité juive signifie pour VOUS, puisque vous vous moquez
totalement du sort des Palestiniens ou des Irakiens. J’ouvre le
Jerusalem Post du 22 avril, et je lis les propos de vos nouveaux
chefs :
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It does not matter that the Palestinians are being
immured alive behind the 25-foot concrete wall; that the
olive groves are erased and wells demolished; what is
important that "Israel or its leaders should not be
demonized or vilified".
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You forbade using Nazi symbols in conjecture with
Israeli policies, but allowed super-imposing
Swastika of Hitler onto the Cross of Christ.
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« Je n’ai pas
seulement un problème avec l’Allemagne. Ce qui me pose problème,
c’est tout ce qui est allemand, où que ce soit. Je ne polémique
jamais, je ne suis jamais bouleversé. Simplement, j’ai effacé
l’Allemagne et son peuple de mon globe terrestre personnel », écrit
Matti Golan, ancien rédacteur en chef du principal quotidien
israélien Ha’aretz et du journal des élites économiques juives, The
Globe. Matti Golan n’est pas un incendiaire ; il n’est pas un de ces
juifs religieux fanatiques qui vont jusqu’à dénier que les goyim
descendent eux aussi d’Adam. De fait, je pourrais remplir des
centaines de pages de citations similaires – et pires – tirés des
traités du Khabbad ou des grimoires des sorciers de la Kabbale. Mais
Golan n’est pas un kabbaliste ni un extrémiste. Il appartient à la
catégorie des intellectuels juifs consensuels et non-religieux,
normaux, quoi… Cet article ayant fait l’objet d’une discussion sur
le site Internet
http://www.IsraelForum.com, une réaction juive typique fut : « Matti
Golan est un journaliste et un éditorialiste éminent. Il est
représentatif des idées de la vaste majorité des juifs israéliens,
sur cette question. Des miennes, y compris. »
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Si j’étais
Allemand, j’y réfléchirais à deux fois, avant de fournir au pays
d’un Matti Golan des sous-marins nucléaires. J’aurais bien trop peur
qu’il « efface, « simplement », l’Allemagne et son peuple de notre
globe terrestre à tous ».
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Rau: "Anti-Semitism is behind criticism of the Israeli
government's politics over the last decades"
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A mon avis,
Golan ne fait pas autre chose que provoquer la haine raciste et le
génocide. Vous pourriez en discuter. Mais non : vous préférez
condamner Mahathir, ou un militant pacifiste qui se bat pour
l’égalité en Palestine. Votre collègue, le président allemand
Johannes Rau, a dit : « Tout le monde sait qu’un antisémitisme
massif est à l’origine des critiques adressées à la politique du
gouvernement israélien depuis dix ans ». Il l’a déclaré une semaine
après qu’Asma, une fillette de quatre ans, soit morte dans sa
chambre, à Gaza, le 23 avril, asphyxiée par les gaz lacrymogènes
israéliens, et un an après que Rachel Corrie ait été écrasée par un
bulldozer israélien. Par conséquent, quiconque parle
d’ « antisémitisme » est d’accord avec l’assassinat d’Asma et de
Rachel. |
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Vous suscitez
du mépris, et c’est dangereux pour vous. Dans le quotidien israélien
à grand tirage, Maariv, du 24 avril, Dan Margalit, superstar du
journalisme israélien, écrit ceci, au sujet de l’homme qui a tenté
de vous avertir du grave danger du potentiel nucléaire israélien :
« Vanunu pose
en Mel Gibson souffrant, en une sorte de nouveau Jésus Christ, qui a
souffert en prison en raison de sa conversion au christianisme. Je
dois admettre qu’il a fait l’objet de discrimination, sur le plan
religieux. Toutefois, il ne s’agissait nullement de vexations, mais
bien au contraire, d’une discrimination positive. Vanunu est resté
en vie : peu importe sa trahison, son espionnage et sa conversion :
Israël l’a traité en juif. Tout le monde sait quel sort lui aurait
réservé le Mossad s’il avait été un technicien nucléaire allemand au
service d’un pays arabe : les noms de ce genre de types sont gravés
sur des pierres tombales, dans les cimetière d’Europe ». (Ne
cherchez pas cette citation dans la cuvette du site ouèbe du Maariv
en anglais : elle a été récurée.]
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Le message est
clair : le sang d’un goy, à fortiori d’un goy allemand, a moins de
valeur que le sang d’un juif. Vous ne tarderez pas à vous en
apercevoir.
Israël s’est
vanté des meurtres commis par ses assassins contre la personne de
techniciens et de scientifiques allemands – mais l’Allemagne n’a
jamais élevé la moindre plainte. Un brave et noble juif américain,
John Sack, a publié un ouvrage sur les atrocités perpétrées par des
juifs contre des Allemands innocents, à la fin des années 1940 –
mais l’Allemagne n’a jamais fait d’enquête au sujet de ces graves
accusations, et elle s’est abstenue de demander que les criminels
fussent arrêtés et jugés. Pire : le livre de Sack n’a jamais été
publié en Allemagne. Les juifs ont reconnu des empoisonnements
massifs de prisonniers de guerre allemands, et une tentative
d’assassiner plusieurs millions de civils allemands : l’Allemagne
n’a diligenté aucune enquête. Elle s’est contentée d’expédier encore
plus d’argent et d’équipement militaire en Israël.
Vous avez
accepté votre statut de deuxième classe, d’enfants d’un Dieu
subalterne. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau : vous l’aviez déjà
fait, en suscitant tout ce bruit autour d’Auschwitz, tout en
ignorant totalement le terrible holocauste perpétré à Dresde.
Lorsque vous avez déploré les déportations de juifs et ignoré les
déportations de personnes d’origine allemande par les gouvernements
saturés de juifs de Pologne et de Tchécoslovaquie. Lorsque vous avez
poussé au désarmement de l’Irak, tout en fournissant des équipements
nucléaires au centre de recherches israéliens de Dimona. Lorsque
vous avez arrêté et extradé des combattants palestiniens, en vous
abstenant d’exiger l’extradition du citoyen israélien Solomon Morel,
lequel a torturé et assassiné des milliers d’Allemands. Lorsque vous
avez intenté un procès aux éditeurs de l’ouvrage intitulé L’Industrie
de l’Holocauste, de Norman Finkelstein, et que vous avez permis à
des agents de l’Anti-Defamation League de défiler dans les rues de
Berlin en portant des drapeaux israéliens et des portraits de Bomber
Harris.
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Vous avez admis
que votre sang est bon marché. Ne soyez donc pas surpris de le voir
couler à flots, une fois le réservoir de sang palestinien épuisé.
Personnellement, je vous suis plutôt reconnaissant d’avoir fait ce
que vous avez fait. Jusqu’à présent, la lutte pour l’égalité en
Palestine avait été entravée par des femmes et des hommes croyant
bien faire, qui ne remettaient pas en question la suprématie juive
en Europe et aux Etats-Unis : simplement, ils étaient horrifiés au
spectacle du génocide perpétré contre les Palestiniens. Tout en
luttant contre le Mur de Sharon, ou contre la dévastation de Gaza,
ils redoutaient comme la peste de se voir accuser
d’ « antisémitisme ». Ils pensaient que la critique de l’apartheid
israélien était légitime, dans les limites imposées par le Nouvel
Ordre Mondial. Et voilà que vous avez éliminé cet obstacle, en
apportant la preuve que tout ce qui se passe en Palestine – quoi que
ce soit – ne relève en rien de je ne sais quelle aberration locale,
mais qu’il s’agit bien de la pierre angulaire de la Pax Americana.
Que tombent,
tous les deux, en même temps, les schémas local et mondial de la
suprématie juive ! Ainsi, les juifs et les Gentils pourront à
nouveau vivre – égaux – en Palestine. Et partout ailleurs.
TOP
The new religion
brought over to Europe from across the ocean, with American tanks
and dollars and movies, the neo-Judaic religion of a Chosen few, of
man-made landscapes, of economic freedom; of alienation and
uprooting, of denying solidarity and sacrality to non-Chosen. The
Judaic ideas and values are the foundations of the New World Order.
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